Annonce Le premier ministre Koizumi annonce le retrait du contingent japonais du sud de l'IrakLe Japon va rapatrier ses soldats déployés dans le sud de l'Irak depuis janvier 2004, a annoncé le premier ministre, Junichiro Koizumi, mardi 20 juin, confirmant ses précédents engagements. "J'ai pris la décision après des consultations étroites avec les Etats-Unis, la Force multinationale (présente en Irak), la Grande-Bretagne et l'Australie, parce que j'ai jugé que notre mission humanitaire avait eu un certain succès dans la région", a affirmé le chef du gouvernement à Tokyo. ChiffresLa force multinationale. Placée sous le commandement des Etats-Unis, elle compte environ 150 000 hommes, dont 130 000 Américains et 7 200 Britanniques. Vient ensuite la Corée du sud avec 3 200 soldats, qui seront réduits à 2 300 d'ici la fin de l'année.Le retrait italien. Le gouvernement Prodi a déjà commencé une diminution de ses troupes. Elles devraient passer, à la fin juin, de 2 200 à 1 600. Le retrait complet est prévu à la fin de l'année.Les autres pays. L'Australie (900), la Roumanie (860), la Géorgie (850), le Danemark (530) et le Salvador (380) représentent les plus gros contingents.[-] fermerL'annonce de retrait intervient au lendemain des déclarations du premier ministre irakien, Nouri Al-Maliki, sur le transfert des opérations de sécurité aux forces irakiennes dans la province méridionale d'Al-Mouthanna en juillet. Jusqu'alors, les six cents hommes des forces d'autodéfense japonaises étaient stationnés dans la ville chiite de Samawa (250 km au sud de Bagdad) et employés à des activités non combattantes, dans ce secteur placé sous la protection des troupes britanniques et australiennes.AUCUNE PERTE, AUCUN COUP DE FEUL'envoi de troupes en Irak avait été rendu possible par l'adoption d'une loi spéciale de 2003 destinée à contourner les dispositions pacifiques de la Constitution de 1947 et des lois qui interdisent l'engagement des forces armées japonaises dans une guerre. Ce premier déploiement de soldats japonais en zone de combat depuis la défaite nippone de 1945 a divisé l'opinion, mais a créé le précédent que souhaitait Tokyo, tout en renforçant l'alliance avec les Etats-Unis. Si aucune date précise du retrait n'a été fixée, il devrait être terminé en août.Ce retrait aurait dû intervenir en avril mais avait été retardé en raison des pressions de Washington. Les Etats-Unis craignaient qu'il ne fragilise leur position alors que l'Irak ne s'était pas encore doté d'un gouvernement. M. Koizumi, qui apporte un soutien entier à l'intervention américano-britannique, a toujours déclaré qu'il souhaitait retirer les troupes avant la fin de son mandat, en septembre.La déclaration de M. Maliki a été l'occasion d'annoncer sa décision, le transfert des troupes britanniques et australiennes privant les soldats japonais de protection. Vivant claquemurées dans leur cantonnement, les troupes nippones n'ont tiré aucun coup de feu et n'ont enregistré aucune perte. Les habitants de Samawa ont rarement eu l'occasion de les voir.Par l'envoi de troupes en Irak, le gouvernement Koizumi entendait témoigner de la priorité qu'il accorde à l'alliance militaire avec les Etats-Unis et montrer au reste du monde que son pays était capable d'assumer des responsabilités internationales, non seulement par des contributions financières mais par une action sur le terrain. Tokyo avait été froissé de l'indifférence hautaine avec laquelle ses alliés avaient reçu sa contribution de 5 milliards de dollars lors de la première guerre du Golfe."Même après notre retrait, nous fournirons autant de soutien que possible en faveur des efforts de reconstruction de l'Irak", a indiqué mardi M. Koizumi. Au cours de sa visite aux Etats-Unis et de ses entretiens avec George Bush le 29 juin, le premier ministre japonais précisera que le soutien du Japon à la politique américaine en Irak demeure inchangé.Le Japon a par ailleurs annoncé de nouveaux prêts à taux préférentiels en faveur de l'Irak destinés au développement des infrastructures routières et à des projets d'alimentation en eau et en électricité.
