Annonce Le premier ministre irakien Ibrahim Al-Jaafari a complété son cabinet Le premier ministre irakien Ibrahim Al-Jaafari a fini dimanche 8 mai par compléter la formation de son cabinet, plus de trois mois après les élections générales, mais a connu sa première déconvenue avec le refus par le ministre des droits de l'homme de sa nomination. Sur les 155 députés présents au Parlement dimanche, 112 ont approuvé la nomination des cinq derniers ministres et d'un vice-premier ministre, dont quatre sunnites, après des tractations qui ont pris un mois. Parmi ces sunnites, Abed Motlaq al-Joubouri obtient le poste de vice-premier ministre et Saadoun al-Doulaïmi, ancien opposant au régime de Saddam Hussein, celui sensible du ministre de la défense, objet de toutes les crispations. Les chiites refusaient qu'un homme ayant eu des liens avec l'ancien régime n'obtienne ce poste, ce qui a prolongé les tractations. Le chiite Ibrahim Bahr al-Ouloum revient au ministère du pétrole, poste qu'il a occupé de septembre 2003 à juin 2004 dans l'exécutif mis en place par les Américains avant les élections du 30 janvier dernier. "La liste du gouvernement se trouve complétée", s'est félicité M. Jaafari après le vote des députés, estimant que la composition de son cabinet "préserve l'unité de l'Irak". Mais trois heures à peine après le vote, le sunnite Hachem Abderrahmane al-Chibli a refusé sa nomination au poste de ministre des droits de l'homme. Il a justifié sa décision par le fait qu'il n'ait pas été consulté avant sa nomination et a dit ne pas cautionner un gouvernement basé sur un système de quotas confessionnels. "Du moment où je n'ai été approché par personne pour occuper ce poste et du moment où cette nomination va contre mes convictions et mes principes, je me trouve dans l'obligation de refuser ce poste", a-t-il affirmé. Dans ce cabinet de 36 membres, les chiites, grands vainqueurs des élections, obtiennent 18 postes, leurs alliés kurdes 8 et les sunnites 9 en dépit de leur faible représentation au Parlement résultant de leur boycottage des élections.Un ministre chrétien fait partie de ce cabinet, le premier élu démocratiquement depuis plus de cinquante ans en Irak. "Nous avons pris soin d'impliquer tous les protagonistes politiques et c'est ce qui explique le retard pris", a expliqué le premier ministre. Evoquant la violence qui secoue le pays, M. Jaafari a indiqué qu'il aurait "recours à tous les moyens légaux y compris, s'il le faut, des lois d'urgence". Il a souhaité d'autre part la poursuite, selon le calendrier prévu, du processus politique tout en reconnaissant la difficulté de cette tâche. "La tâche demande beaucoup d'efforts mais j'espère qu'on rédigera la Constitution à temps", a déclaré le premier ministre. L'Assemblée nationale transitoire doit rédiger, d'ici au 15 août, la Constitution permanente, pour ratification par référendum avant le 15 octobre.