Annonce Le premier ministre irakien a présenté son plan de réconciliation nationale Le premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, a présenté dimanche son projet de réconciliation nationale pour tenter d'enrayer les violences confessionnelles alors que les attaques faisaient 21 morts et une soixantaine de blessés. Les Américains soutiennent cette initiative et ont appelé, par la voix de leur ambassadeur en Irak, les insurgés à rejoindre le processus de paix en rendant les armes. M. Maliki espère avec ce plan intéresser les factions restées en marge du processus politique, notamment les sunnites. Il a ainsi promis d'amnistier ceux qui n'ont pas commis des crimes de sang, de respecter les droits de l'homme, de soustraire les forces de l'ordre aux influences partisanes, et de placer sous le contrôle de la justice les purges contre les anciens membres du parti Baas dissous. BON ACCUEIL DES DÉPUTÉS Les parlementaires, toutes tendances confondues, ont bien accueilli ce plan, à l'exception de quelques uns, comme le député Arabe sunnite, Abdel Nasser al-Janabi qui a contesté la poursuite de la politique consistant à purger les institutions des responsables du parti Baas dissous. Le même député a demandé d'"arrêter les poursuites contre tous ceux qui combattent, les armes à la main, les forces d'occupation". Un député de la mouvance chiite radicale de Moqtada Sadr, Falah Hassan Chanchal, a exigé la libération des membres de son courant en détention qui "n'ont pas tué d'Irakiens", dans une allusion à ceux emprisonnés pour leur participation à des combats contre les forces américaines. Le principal animateur du bloc de députés arabes sunnites, Adnane al-Doulaïmi, a demandé, dans une conférence de presse, de sévir avec une main de fer contre les milices chiites alors que le plan de réconciliation prévoit de trouver une "solution politique, économique et sécuritaire" à la question. "PAS DE TRÊVE POSSIBLE AVEC LES TERRORISTES" Avant de détailler son plan, M. Maliki a tenu à souligner qu'il ne devait pas être considérées comme une "récompense aux terroristes". "Non et mille fois non", a-t-il clamé. "Il n'y a pas de trêve possible avec les terroristes et les partisans de Saddam" Hussein, le président déchu, a-t-il martelé. Au moment même où le Parlement était réuni pour écouter le plan du premier ministre, les attaques se multipliaient notamment à Bagdad, pourtant placée sous haute surveillance dans le cadre d'un plan de sécurité. Au moins 20 personnes sont morts dans la capitale et d'autres régions du pays, tandis que l'armée américaine, dont les pertes ont déjà dépassé les 2 500 hommes, annonçait la mort d'un nouveau militaire au combat. Au nord de Bagdad, 16 employés d'un centre de recherches ont été enlevés dans la même zone où mercredi des hommes armés avaient kidnappé une soixantaine d'ouvriers du ministère de l'Industrie. D'autre part, le contingent japonais de la Force multinationale a entamé son retrait d'Irak avec l'arrivée à la frontière du Koweït d'un premier convoi de camions chargés de véhicules militaires. Les camions, d'une compagnie civile de transports, protégés par des gardes d'une société de sécurité privée à bord de quatre voitures, ont quitté tôt leur campement de Samawa, à 270 au sud-est de Bagdad. DÉBUT DU RETRAIT DU CONTINGENT JAPONAIS Mardi, le premier ministre japonais Junichiro Koizumi avait annoncé avoir décidé de retirer les forces japonaises arrivées en Irak en janvier 2004, précisant que le rapatriement serait achevé d'ici à la fin juillet. Dimanche matin, le retrait a commencé. Par ailleurs, l'armée américaine a annoncé que deux de ses soldats avaient été inculpés d'homicide et de voie de fait sur des civils irakiens près d'un camp militaire à Ramadi, à 110 km à l'ouest de Bagdad. Mercredi, un quatrième soldat américain avait été inculpé pour le meurtre prémédité en mai de trois prisonniers en Irak. Trois autres militaires avaient été inculpés deux jours auparavant dans la même affaire. Des marines sont soupçonnés d'avoir tué de sang-froid au moins 24 civils, parmi lesquels des enfants, le 19 novembre 2005 lors d'une opération à Haditha, localité située à 260 km à l'ouest de Bagdad, en représailles à la mort de l'un des leurs dans un attentat.