Inauguration Le premier Institut Confucius en France s'installe à l'université de Poitiers Le premier Institut Confucius de France a été inauguré, lundi 3 octobre, à la faculté des lettres et langues de l'université de Poitiers. Comme tous les instituts qui portent le nom du penseur chinois (551-479 av. J.-C.), actuellement une trentaine dans le monde, celui de Poitiers aura pour mission de faire mieux connaître à l'étranger la langue et la culture chinoises. Habilité par le ministère chinois de l'éducation, l'Institut Confucius est né d'un partenariat entre l'université française et l'université de Nanchang (province du Jiangxi, dans le sud de la Chine), auquel s'est jointe une entreprise de télécommunication chinoise, ZTE, basée à Shenzhen. Dès janvier 2006, le centre proposera des cours de chinois, du niveau "débutants" au niveau "confirmés", mais aussi des modules de civilisation asiatique ainsi que la préparation au test de langue HSK (Hanyu Shuiping Kaoshi), l'équivalent du TOEFL (Test of English as a Foreign Language) pour la langue chinoise. "Le choix de Poitiers s'appuie sur la coopération qui existe depuis 1996 entre nos deux universités", explique Gan Xiaoquin, vice- président de l'université de Nanchang, un établissement pluridisciplinaire qui compte plus de 60 000 inscrits. Depuis neuf ans, 1 200 étudiants chinois sont passés par l'université de Poitiers, et un centre franco-chinois a été créé à Nanchang. Les étudiants chinois représentent actuellement la communauté étrangère la plus importante à l'université de Poitiers. Les rôles ont été bien définis. L'université française hébergera, au moins dans un premier temps, l'institut au sein de ses locaux. Les méthodes pédagogiques, les manuels ainsi que la mise à disposition d'enseignants en chinois seront du ressort des Chinois. L'entreprise ZTE fournira des équipements permettant d'organiser visioconférences et enseignement à distance. Pour Jean-Pierre Gesson, président de l'université de Poitiers, "l'intérêt est de pouvoir fournir un enseignement en chinois contemporain vraiment adapté à la demande, et qui nous permettra de toucher un nouveau public". L'institut espère attirer, outre les étudiants de l'université de Poitiers qui choisiraient le chinois en option, des salariés dans le cadre de la formation continue mais aussi les personnels techniques des clients européens et africains de ZTE. Le projet, qui a mis un an pour être finalisé, a demandé une bonne dose de diplomatie. L'université française a obtenu le contrôle des formations dispensées. "Nous avons la liberté de faire ce que nous voulons, précise M. Gesson. Seule la délivrance du HSK est surveillée par le ministère chinois." En revanche, la direction de l'institut devrait être assurée conjointement par l'université de Nanchang et par celle de Poitiers. Le gouvernement chinois, qui s'est fixé pour objectif d'ouvrir une centaine d'Instituts Confucius dans le monde, travaille déjà sur d'autres projets en France. Deux centres, l'un à Aix- Marseille et l'autre dans le cadre de l'université Paris-VII, pourraient ouvrir dans les prochains mois.