Annonce Le plus gros transfert d'éléphants jamais effectué au Kenya a pris le départ RESERVE NATIONALE DES SHIMBA HILLS (AFP) - Une famille de cinq éléphants a inauguré vendredi le plus gros transfert de pachydermes de l'histoire du Kenya, entre la réserve nationale des Shimba Hills, près de la côte de l'Océan Indien, jusqu'au parc national de Tsavo-Est, distant de 140 km. C'était l'avant-garde des 400 éléphants qui vont être ainsi transférés des Shimba Hills, où ils sont trop nombreux, vers les espaces plus vastes du Tsavo. L'opération devait commencer jeudi, et un premier éléphant avait d'ailleurs été endormi quand les mauvaises conditions météorologiques ont contraint le Service de la faune du Kenya (KWS) à reporter le transfert de 24 heures. Un épais brouillard empêchait le suivi des éléphants par hélicoptère. L'éléphant avait déjà été anesthésié par une fléchette porteuse d'une dose de somnifère, tirée depuis un hélicoptère. Il avait déjà été entravé, prêt à être hissé à bord d'un camion qui devait le conduire au Tsavo... Vendredi, l'opération a pu être menée à bien à cinq reprises. "La famille comprend la matriarche, deux jeunes mâles et deux femelles", a indiqué sur place le coordinateur du "Programme éléphant" du KWS, Patrick Omondi. "L'opération de capture suspendue hier nous a servi de répétition générale. Elle a permis de vérifier que notre équipement et nos hommes étaient à la hauteur de leur têche", a-t-il expliqué. Ce transfert, "le plus important jamais entrepris depuis l'Arche de Noé", selon une formule du KWS, va prendre plusieurs mois, pour un coût total de 3,2 millions de dollars (2,6 millions d'euros). Des membres du Service de la faune du Kenya transfèrent un éléphant, le 25 août 2005 dans la réserve de Shimba hills © AFP  Simon Maina But de l'opération: sauver la réserve des Shimba Hills, au sud de Mombasa, d'une déforestation accélérée par une population d'éléphants en augmentation importante ces dernières années, explique le KWS. Cette déforestation constitue elle-même une menace pour l'approvisionnement en eau de la côte, car la forêt de la réserve joue un rôle important de capteur. On a compté récemment 600 éléphants dans cette réserve de 192 km2, dont le KWS estime la capacité d'accueil à 200 têtes au maximum. Le Tsavo-Est s'étend sur 13.747 km2, et sa population d'éléphant a été décimée par les braconniers dans les années 70 et 80... "La relocalisation va sauver Shimba Hills d'une ruine imminente", avait annoncé M. Omondi jeudi. "Les éléphants détruisent l'habitat, cassent les clôtures du parc et détruisent des villages dans les alentours", avait-il également expliqué. "Après plusieurs déménagements, nous allons établir un rythme, mais pour l'instant cela commence tout doucemnt", a expliqué le porte-parole de cette organisation paragouvernementale, Edward Indakwa. Au Tsavo, le KWS a pris des dispositions pour empêcher les éléphants de pénétrer sur les terres cultivées en bordure du parc national: la grande opération de transfert, d'abord prévue en juillet dernier, avait été retardée en raison des manifestations d'inquiétude des exploitants agricoles. "Pour dissuader les éléphants" de pénétrer dans les propriétés privées, le KWS a érigé une clôture électrique de 41 km et a creusé de nouvelles réserves d'eau dans le parc, où les pachydermes pourront s'abreuver. Le nombre actuel d'éléphants au Kenya est estimé à 28.000, contre 50.000 en 1965, selon le KWS.