Annonce Le plan local d'urbanisme de Paris a été adopté malgré l'abstention des VertsLe plan local d'urbanisme de Paris (PLU) a été adopté, lundi 12 juin, en fin de soirée, par le Conseil de Paris. Les Verts, partie intégrante de la majorité de gauche de Bertrand Delanoë (PS), s'en sont désolidarisés par leur abstention. Le vote a été acquis par 70 voix pour (PS, PCF, MRC), 55 voix contre (53 UMP et 2 UDF) et 33 abstentions (22 Verts et 11 UDF et non-inscrits) sur 158 votants, en l'absence du maire, Bertrand Delanoë.C'est la deuxième fois, depuis l'élection de la municipalité en mars 2001, que les 22 élus Verts marquent ainsi leurs distances, comme ils l'avaient fait une première fois en septembre 2005, mêlant leurs voix à l'UMP sur la question du logement social. Cette fois, devant un texte-clé pour l'avenir de la capitale, et "emblématique" pour la majorité municipale, puisqu'il fixe les règles d'urbanisme à Paris pour les vingt ans à venir, ils ne sont pas allés jusqu'à voter contre.Après avoir essayé jusqu'au bout de convaincre ses turbulents alliés, Bertrand Delanoë a "pris acte" de cette situation qui, a-t-il dit, lui "importe". Il s'était toutefois attaché à ne pas envenimer le débat avec ceux qui, dans sa majorité, n'ont pas voté le texte et à qui il garde sa "considération" et son "respect".764 AMENDEMENTS DÉPOSÉSL'UMP, en revanche, ne s'est pas privée de brocarder l'absence de franche majorité de Bertrand Delanoë. Claude Goasguen, le président du groupe, a ironisé sur "une rencontre de circonstance qui permet de faire voter à petit bras un PLU anémique".René Dutrey, président des élus Verts, a souligné que son groupe sortait de ce débat "totalement uni", malgré les appels de M. Delanoë qui avait fait valoir que "le bon sens, la démocratie, l'honorabilité du mandat reçu, c'est de s'épauler, d'exercer les responsabilités ensemble".Pas moins de 764 amendements avaient été déposés par les différents groupes, qui ont donné lieu à une longue et parfois confuse séance de votes et d'explications, lundi, jusque tard dans la soirée. Aucun amendement de fond, notamment ceux autorisant la construction d'immeubles de grande hauteur (plus de 37 mètres), n'a toutefois été voté.Parmi les principales modifications adoptées figure la possibilité d'abaisser de 1 000 à 800 m2 de construction le seuil à partir duquel il est possible de construire 25 % de logements sociaux.RÉALISATION DE 4 000 À 4 500 LOGEMENTS PAR ANSuccédant au plan d'occupation des sols (POS) de 1977, ce texte fixe les densités dans une ville exiguë de seulement 105 km2 et définit les grandes options d'urbanisme de la municipalité. Il encadre la délivrance de tous les permis de construire.Il prévoit notamment des mesures en faveur du logement social avec la réalisation de 4 000 à 4 500 logements par an (soit 160 000 m2 en plus) afin d'atteindre les objectifs de la loi solidarité et renouvellement urbains. Il organise un rééquilibrage de l'ouest vers l'est de la capitale, avec possibilité de réimplantation de l'emploi, et fixe des règles en faveur de la protection du patrimoine et de l'environnement.L'objectif déclaré du PLU est de maintenir une mixité sociale en permettant aux classes moyennes de rester à Paris, qui a perdu 177 000 habitants entre 1977 et 1999. Pour atteindre cet équilibre entre logement et activité économique, une centaine d'opérations d'aménagement sont prévues dans vingt-deux secteurs.Beaucoup d'intervenants, lors du débat, ont toutefois déploré que ce plan d'urbanisme soit limité à Paris intramuros – dix fois moins étendu que Rome et quinze fois moins que Londres – sans réelle vision à l'échelle de l'agglomération.
