Annonce Le parquet demande le rejet de la suspension de peine de Nathalie Ménigon Le parquet de Paris s'est prononcé, lundi 9 octobre, contre la demande de suspension de peine pour raison de santé de l'ancienne membre d'Action directe Nathalie Ménigon condamnée à perpétuité en 1989, a-t-on appris auprès de son avocat, Me Jean-Louis Chalanset. Le juge d'application des peines en matière terroriste rendra sa décision le 24 octobre, selon l'avocat. L'ancienne terroriste a déjà vu deux demandes similaires rejetées avant cette nouvelle requête, formulée le 28 décembre 2005. Joëlle Aubron, seul précédent Seule des quatre membres historiques d'Action directe à être sortie de prison, Joëlle Aubron avait bénéficié d'une suspension de peine en juin 2004. Elle est décédée en mars 2006. – (Avec AFP.) [-] fermer Nathalie Ménigon, 49 ans, est partiellement hémiplégique à la suite de deux accidents vasculaires cérébraux. Selon son avocat, le parquet a invoqué lundi, durant l'audience à huis clos, les rapports des deux experts désignés par la justice qui concluent que son état de santé est compatible avec la détention. PLAIDOYER POUR UNE "DÉCISION HUMAINE" Nathalie Ménigon, présente par visioconférence en direct de son centre de détention à Bapaume (Pas-de-Calais), a "dit qu'elle pensait que les juges prendraient une décision politique mais qu'ils pouvaient aussi prendre une décision humaine", a rapporté son avocat. "Elle est extrêmement mal soignée en prison, le risque vital est extrêmement engagé et on ne sait toujours pas pourquoi il y a eu des accidents vasculaires-cérébraux, ce qui est un risque de récidive", a notamment plaidé Me Chalanset. Une vingtaine de membres du collectif de soutien aux anciens d'Action directe ont manifesté devant le tribunal de grande instance de Bordeaux et devant la prison de Bapaume. Ils dénoncent la "vengeance" de l'Etat, qui refuse d'accéder aux demandes des anciens activistes d'extrême gauche alors qu'il a libéré des gens comme "MM. Papon et Le Floch-Prigent". Nathalie Ménigon a été condamnée en 1989, avec trois autres membres d'Action directe, à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat du PDG de Renault, Georges Besse, en 1986. Elle a de nouveau été condamnée à la même peine en 1994, pour cinq autres faits commis entre 1984 et 1986, dont l'assassinat de l'ingénieur général de l'armement René Audran en 1985.