Annonce Le Parlement géorgien exige le départ des soldats russes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie La tension monte encore d'un cran entre Moscou et Tbilissi. Le Parlement géorgien a appelé mardi 18 juillet au "retrait immédiat" des soldats russes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud, régions géorgiennes séparatistes qui, soutenues en sous-main par la Russie, sont en conflit avec Tbilissi. Le Parlement "charge le gouvernement de lancer immédiatement la procédure de retrait des forces de paix de la CEI (ex-URSS moins les pays Baltes) et de dénoncer tous les accords portant sur ce sujet", dit une déclaration adoptée par les 144 députés présents, en l'absence de la soixantaine de députés de l'opposition, qui boycottent l'Assemblée. "Nous proposons de remplacer la force de paix existante [des soldats russes de la CEI] (...) par une force internationale", ajoute le texte, dans lequel les députés jugent que "la force de paix russe a été la principale barrière au règlement" de ces conflits. La présidente du Parlement, Nino Bourdjanadzé, une des figures de la "Révolution de la rose" de fin 2003 avec le président pro-occidental Mikhaïl Saakachvili, a qualifié ce texte d'"historique", même si plusieurs déclarations du même genre ont déjà été adoptées en vain par les députés en octobre 2005 et février 2006. "J'espère que cette déclaration sera très vite suivie de faits", a ajouté Mme Bourdjanadzé, espérant une annonce concrète du gouvernement géorgien. UNE "PROVOCATION" SELON MOSCOU "Toutes les décisions dépendront de nos relations avec Moscou. Tous les détails seront réglés lors de ma rencontre avec mon homologue russe", Vladimir Poutine, lors d'une visite à Moscou du 21 au 23 juillet, a déclaré M. Saakachvili devant la presse. "C'est une décision de principe. Et rien ne pourra empêcher sa mise en application", a certifié le ministre de la défense géorgien, Irakli Okrouachvili. Une assurance qui n'a pas plu à Moscou, qui affirme ces derniers jours que Tbilissi s'apprête à lancer une attaque armée contre ses régions séparatistes pro-russes. L'armée russe a prévenu mardi qu'elle ne comptait pas se laisser intimider par les exigences des législateurs géorgiens. "Sitôt les soldats russes partis de ces territoires, le sang y coulera", a déclaré le général Valeri Evnevitch, lors d'une conférence de presse à Moscou. Il a exclu tout départ des près de 1 900 hommes stationnés en Abkhazie sans un accord des chefs d'Etats de la CEI. "C'est une nouvelle provocation irresponsable de la direction géorgienne vers une escalade et une solution militaire des conflits en Abkhazie et en Ossétie du Sud, et cela ne fera que conduire à une catastrophe humanitaire", a mis en garde le "chef de la diplomatie" de l'Abkhazie, Sergueï Chamba.