Annonce Le Pakistan dément toute collaboration avec Téhéran malgré l'affaire Khan Le Pakistan a catégoriquement démenti, lundi 17janvier, avoir fourni des informations aux Etats-Unis sur le programme nucléaire iranien. "Cette collaboration n'existe pas", a déclaré le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Masood Khan, interrogé sur l'article du New Yorker affirmant que le Pakistan aidait les Etats-Unis à dévoiler le programme nucléaire iranien en échange d'une impunité internationale pour le "père" de la bombe pakistanaise, le Dr Abdul Qadeer Khan. "Nous n'avons pas beaucoup d'informations sur le programme nucléaire iranien, je pense donc que cet article (…) exagère des faits qui n'existent tout simplement pas. Ce sont de pures conjectures", a ajouté M.Khan. En résidence surveillée depuis le pardon qu'il a reçu en février du président pakistanais, le général Pervez Musharraf, M.Khan avait reconnu à la télévision pakistanaise avoir livré du matériel à l'Iran, où il s'est souvent rendu. Selon les spécialistes il aurait pu livrer soit une centrifugeuse, soit les plans d'une centrifugeuse à la fin des années 1980 ou au début des années 1990. La collaboration entre les deux pays ne veut toutefois pas dire qu'Islamabad soit parfaitement au courant du programme nucléaire iranien. La méfiance a toujours régné dans les relations entre Islamabad et Téhéran. Le Pakistan avait très mal vécu le fait d'être dénoncé par l'Iran à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Depuis son pardon, le Dr Khan n'a pas été autorisé à rencontrer d'enquêteurs étrangers, au moins officiellement, M.Musharraf rejetant les demandes exprimées par l'AIEA ou les Etats-Unis. Les experts américains transmettent leurs questions aux Pakistanais, les seuls à accéder à l'intéressé. Beaucoup de mystères entourent toujours le réseau de prolifération nucléaire du DrKhan, qui a admis avoir aussi eu des contacts avec la Libye et la Corée du Nord. Le Dr Khan reste aujourd'hui un "héros" au Pakistan. Et Washington, qui a besoin du général Musharraf dans la lutte antiterroriste, ne semble pas avoir osé pousser trop loin le cas du "père" de la bombe pour ne pas risquer de déstabiliser le général-président. Le nucléaire reste un sujet éminemment sensible, et l'armée toute-puissante veille de très près à tout ce qui, de son point de vue, pourrait le mettre en péril.