Élection Le "oui" obtient près de 74 % des voix au référendum en CatalogneLes électeurs catalans ont approuvé par 73, 91 % des voix un nouveau statut d'autonomie élargi lors du référendum organisé dimanche 18 juin, selon un décompte portant sur 97 % des bulletins de vote, indiquait dans la soirée le site internet du quotidien espagnol El Pais. Le "non" obtient lui 20, 75 % des voix. Quant à la participation, elle est estimée à 50 %, un résultat inférieur aux attentes. Le dernier sondage sur les intentions de vote, effectué par le Centre d'études sociologiques (CIS, dépendant du gouvernement), annonçait lui une participation de 55,1 % et une ample victoire du "oui", avec 74,8 % des voix. Le nouveau statut d'autonomie élargit les compétences fiscales et administratives de cette région du nord-est de l'Espagne, l'une des plus autonomes et les plus prospères du pays, avec le Pays basque. Sa première version, très largement approuvée par le parlement catalan, avait été fortement édulcorée par le parlement espagnol, supprimant notamment le terme "nation" de l'article premier pour qualifier la Catalogne. Le principal parti d'opposition, le Parti populaire, s'est vivement opposé à ce statut. VOTER "AVEC LA POCHE"Le président de Catalogne, Pasqual Maragall, dont le Parti socialiste catalan est l'un des trois partis à appeller au "oui", a estimé dimanche qu'il s'agissait "pratiquement du jour le plus important depuis le jour de la Constitution (1978) et du premier statut" catalan (1979), approuvé pendant la transition démocratique qui avait consacré l'Etat espagnol des 17 communautés autonomes. "Dans une certaine mesure, c'est le jour de la maturité, le jour où la Catalogne va se définir avec pleine conscience, ce n'est pas le premier amour, c'est un amour expert", a-t-il estimé.Josep Lluis Carod-Rovira, leader des républicains indépendantistes catalans d'Esquerra Republicana de Catalunya (ERC), évincés du gouvernement catalan quand ils ont pris position contre le statut, avait lui a appelé ses électeurs à voter "non seulement avec le coeur, mais aussi avec la tête et surtout, avec la poche". ERC reproche au texte de ne pas reconnaître la Catalogne comme "nation" et de ne pas donner totale autonomie à la région sur les impôts et sur les ports et aéroports. Le scrutin est crucial pour le chef du gouvernement espagnol, le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero. Il s'est fortement impliqué dans la délicate élaboration d'un compromis sur le texte, puis dans la campagne de ce qui est l'un des dossiers politiques les plus périlleux de son mandat, avec la fin du terrorisme de l'organisation séparatiste basque ETA
