Annonce Le nucléaire iranien et le processus de paix israélo-palestinien au cœur des débats de l'ONU Le programme nucléaire iranien devait être au centre des premiers débats de la 61e Assemblée générale de l'ONU, mardi 19 septembre, à New York, avec des discours du président américain, George W. Bush, et de son homologue et adversaire iranien, Mahmoud Ahmadinejad. Le président français, Jacques Chirac, a appelé, lundi 18 septembre, les grandes puissances à renoncer à saisir le Conseil de sécurité pour imposer des sanctions contre Téhéran. Il doit intervenir en milieu de journée, peu après M. Bush et avant le président iranien. Les débats seront ouverts par le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, qui doit quitter ses fonctions à la fin de l'année après dix ans à la tête de l'institution mondiale. Une trentaine d'orateurs sont inscrits pour cette première journée. Néanmoins, le négociateur iranien Ali Larijani ne s'est pas rendu à New York, et cette absence nourrit les doutes sur la tenue de pourparlers au sujet des ambitions nucléaires de l'Iran, a déclaré lundi le représentant permanent des Etats-Unis à l'ONU, John Bolton. "Les discussions avec l'Iran semblent être au point mort, dans le sens où M. Larijani, que nous attendions à New York, n'est pas là", a déclaré M. Bolton. De petites indications de mouvement ont toutefois filtré ces derniers jours, Téhéran envisageant, selon des diplomates, de discuter sur une suspension de ses activités d'enrichissement d'uranium. Les Etats-Unis, pour leur part, ont laissé entendre qu'ils pourraient accepter une double approche : laisser les Européens négocier avec Téhéran, tout en poursuivant les discussions au Conseil de sécurité sur de possibles sanctions en cas d'échec. RELANCER LE PROCESSUS DE PAIX ISRAÉLO-PALESTINIEN Outre le dossier iranien, c'est la relance du processus de paix israélo-palestinien qui occupera une place importante dans les débats. Jacques Chirac a présenté, lundi soir, à Kofi Annan ses idées pour une relance du processus de paix, a rapporté le porte-parole de l'Elysée, Jérôme Bonnafont. Il s'agirait d'organiser une réunion du Quartet sur le Proche-Orient (UE, Etats-Unis, ONU, Russie) à l'issue de laquelle se tiendrait "une conférence internationale consacrée à identifier les garanties que la communauté internationale pourrait apporter aux Israéliens et aux Palestiniens pour la bonne mise en œuvre d'un accord de paix", rapporte un participant à cette rencontre. Par ailleurs, M. Chirac a "dit qu'il était très inquiet de la menace de catastrophe humanitaire" au Darfour. Il a indiqué qu'il "comptait saisir l'Assemblée générale de l'ONU pour lancer un appel à la mobilisation de la communauté internationale" et afin que celle-ci "demande d'urgence le déploiement d'une force de l'ONU pour prévenir cette catastrophe humanitaire". MM. Chirac et Annan ont aussi discuté de la situation au Liban et en Côte d'Ivoire. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, qui doit prendre la parole jeudi devant l'Assemblée générale de l'ONU, s'est entretenu avec la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice. "Le président Abbas a informé la secrétaire d'Etat des efforts déployés en vue de former un gouvernement d'union, mais la position américaine réclamant que ce gouvernement respecte clairement les conditions du Quartet n'a pas changé", a déclaré le porte-parole de M. Abbas, Nabil Abou Roudeina. Cet entretien intervient deux jours avant une rencontre prévue avec George W. Bush. Avant de renouer des relations politiques et de débloquer l'aide financière gelée depuis l'entrée en fonction en mars du gouvernement issu du mouvement islamiste Hamas, le Quartet exige en effet que le cabinet palestinien reconnaisse Israël et les accords internationaux passés, et qu'il renonce à la violence. Or le "Document d'entente nationale" sur lequel se base le programme politique du gouvernement en gestation ne contient qu'une reconnaissance implicite du droit d'Israël à l'existence. M. Abbas s'est également entretenu avec la ministre des affaires étrangères israélienne, Tzipi Livni, à qui il a promis de faire le "maximum d'efforts" pour obtenir la libération d'un soldat israélien détenu par des activistes palestiniens depuis le 25 juin, selon le négociateur palestinien en chef, Saëb Erakat. Il a aussi garanti que le gouvernement palestinien d'union en cours de formation reconnaîtrait le droit à l'existence d'Israël, a ajouté le négociateur palestinien. En marge de l'Assemblée générale, les pays arabes entendent demander au Conseil de sécurité de l'ONU de mettre en place "un mécanisme" pour faire appliquer la "feuille de route", le dernier plan international pour un règlement du conflit israélo-palestinien, resté lettre morte depuis son lancement en 2003.