Annonce Le mystère d'Agnès Sorel bientôt percé grâce à la science LOCHES (AFP) - Plus de cinq siècles après sa mort, le mystère qui entoure Agnès Sorel, la maîtresse et l'inspiratrice du roi de France Charles VII, va être percé après l'exhumation de ses restes à Loches, où elle repose, et leur transfert à des fins d'analyses. Son tombeau, situé dans l'aile du Logis Royal de Loches (Indre-et-Loire), ville où elle a été enterrée en 1449, a été ouvert mardi. Un os de la face a été prélevé dans l'urne retirée du tombeau et envoyé au centre hospitalier universitaire (CHU) de Lille, où sera effectué un prélèvement d'ADN. "Suite à notre décision de déplacer le tombeau, un archéologue a proposé d'analyser les restes de la défunte pour tenter de connaître la cause exacte de sa mort - on a parlé d'empoisonnement -, et la date exacte de sa naissance, située vers 1422. Nous avons souscrit à cette idée", a expliqué à l'AFP Pascal Dubrizay, adjoint au maire de Loches, chargé de la culture. L'institut de recherche criminelle de la gendarmerie à Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) s'attachera pour sa part à reconstituer son visage en trois dimensions. Reproduction faite le 28 septembre 2004 à Loches d'une oeuvre de François Clouet représentant Agnès Sorel © AFP/Archives Il n'existe que des tableaux posthumes d'Agnès Sorel, dont le plus célèbre est un portrait de Jean Fouquet la représentant avec un sein nu. Première maîtresse officielle d'un roi de France, et sur lequel dit-on elle avait une certaine influence, elle modifia les habitudes vestimentaires en portant des décolletés, des coiffures surmontées de pyramides, de longues traînes et de nombreux bijoux. Les examens terminés, le tombeau sera transporté et replacé dans la collégiale Saint-Ours, située à côté du château. "Nous avons décidé de déplacer le tombeau car il était dans un endroit trop exigu au Logis Royal. Il a été décidé de le remettre dans la collégiale, où il avait été placé après la mort d'Agnès Sorel, selon son désir", a précisé M. Dubrizay. Le tombeau, au cours des siècles, a connu six emplacements différents entre le château et la collégiale. "Nous voudrions donner au retour du tombeau en la collégiale une dimension européenne. D'Agnès Sorel descendent quelque 22 ou 23 familles royales (France, Espagne, Luxembourg, Belgique, etc.). Nous aimerions inviter ses descendants, notamment les jeunes générations, à cette cérémonie qui devrait se tenir au printemps 2005", a conclu l'élu local. Agnès Sorel, enceinte pour la quatrième fois de Charles VII, avait quitté Loches en 1449 pour retrouver le roi en Normandie où il combattait les Anglais. Le voyage fut long, pénible. Peu de temps après son arrivée, elle était décédée officiellement "d'un flux de ventre", mais si rapidement que certains parlèrent d'empoisonnement. Des noms de possibles meurtriers on détestait.t même été avancés, ceux de Jacques Coeur, un de ses amis, et du dauphin, futur Louis XI, qui la détestait.