Démission Le ministre de l'intérieur britannique, David Blunkett, a démissionné Membre atypique et populaire du gouvernement travailliste, et ami personnel du premier ministre, Tony Blair, M. Blunkett est accusé d'avoir facilité l'obtention d'un visa pour la nourrice des enfants de son ancienne maîtresse. Il affirme qu'en démissionnant, il prend ses "responsabilités".Le ministre de l'intérieur britannique, David Blunkett, empêtré dans un scandale concernant sa vie privée et accusé d'abus de pouvoir, a annoncé sa démission mercredi 15 décembre au soir. M. Blunkett faisait l'objet d'une enquête sur un possible abus de pouvoir, accusé d'avoir facilité l'obtention d'un visa permanent pour la "nounou" de son ancienne maîtresse, Kimberly Quinn. M. Blunkett, 57 ans, aveugle de naissance et ami personnel du premier ministre travailliste, Tony Blair, était l'un des piliers du gouvernement britannique, notamment pour sa fermeté dans la lutte contre le terrorisme.M. Blunkett a expliqué dans un communiqué qu'il démissionnait car une enquête indépendante confiée à Sir Alan Budd avait montré l'existence d'un échange de courriels entre le ministère de l'intérieur et des responsables de l'immigration, concernant le visa de la "nounou", Leoncia Casalme.LA GUERRE ENTRE M. BLUNKETT ET SON ANCIENNE MAÎTRESSE"J'ai toujours été honnête sur ce dont je me souvenais concernant ces événements. Mais toute perception que cette demande pourrait avoir été accélérée m'oblige à prendre mes responsabilités", a-t-il ajouté dans son texte. "C'est pour cela que j'ai présenté ma démission aujourd'hui au premier ministre", a encore déclaré M. Blunkett, visiblement très ému.Depuis deux semaines, la presse se faisait l'écho de la guerre sans merci que se livraient M. Blunkett et son ancienne maîtresse, Kimberly Quinn, 44 ans, directrice de l'hebdomadaire conservateur The Spectator. M. Blunkett affirme être le père de son fils de deux ans, William, et a récemment saisi la justice, pour avoir accès à l'enfant. Kimberly Quinn est enceinte d'un deuxième enfant, dont la naissance est attendue en février.ARRIVÉE DE CHARLES CLARKEC'est de cette guerre qu'étaient nées les accusations d'abus de pouvoir. La presse avait publié plusieurs documents semblant prouver que Mme Casalme avait bénéficié d'un traitement de faveur, lui permettant d'obtenir rapidement un visa permanent. Mercredi, le quotidien populaire Daily Mail avait accusé le ministre dans une nouvelle affaire de visa, temporaire cette fois, dont avait également profité Mme Casalme.A quelques mois d'élections législatives attendues au printemps, Tony Blair avait dans un premier temps défendu bec et ongles un ministre atypique, à la forte personnalité et extrêmement populaire. Mais mercredi, à la Chambre des communes, il avait pour la première fois fait le dos rond face aux questions de l'opposition sur le sujet.Charles Clarke, actuel ministre britannique de l'éducation, a été nommé mercredi soir à la tête du ministère de l'intérieur, en remplacement de David Blunkett. Considéré comme un fidèle du premier ministre, Charles Clarke a mis en place, à la tête de son ancien ministère, une réforme très controversée conduisant à une hausse très importante des frais universitaires. Il était auparavant président du Parti travailliste.
