Annonce Le ministre britannique des affaires étrangères Jack Straw va annoncer lundi après-midi devant la chambre des Communes que Londres "suspend le processus" pour organiser un référendum sur la Constitution européenne, a déclaré lundi à l'AFP un porte-parole de Downing Street."Le ministre des affaires étrangères va cet après-midi annoncer en substance que nous suspendons le processus parlementaire", a-t-il déclaré."Le projet de loi sur la Constitution est suspendu jusqu'à ce qu'il y ait plus de certitude sur ce qui va se passer", a-t-il ajouté.Les analystes politiques s'attendaient à un abandon du processus de ratification, ou au minimum à un report du référendum à une date indéterminée, au cas où Londres refuserait de passer pour le fossoyeur du traité constitutionnel."Mon sentiment est que Jack Straw laissera entendre - même s'il ne le dit pas formellement - que lui et le gouvernement britannique considèrent la Constitution comme morte", avait expliqué Anthony King, professeur de science politique à l'université d'Essex. La position officielle de la Grande-Bretagne, qui exercera à partir du 1er juillet et pour six mois la présidence de l'UE, est d'attendre le sommet de Bruxelles des 16 et 17 juin qui marquera la présidence luxembourgeoise."BLAIR A RETOURNÉ SA VESTE" "Nous estimons qu'une période de réflexion est nécessaire avant les débats du Conseil des ministres du 16 juin", a déclaré la porte-parole de Tony Blair en réaction à l'appel à une relance du processus de ratification, lancé samedi soir à Berlin, par MM. Chirac et Schröder. Tony Blair, récemment reconduit à Downing Street pour un troisième mandat de quatre ans, espérait convaincre l'opinion publique de son pays, traditionnellement eurosceptique, des avantages d'une intégration plus étroite au bloc communautaire. Cette œuvre européenne lui aurait permis de laisser un héritage en matière de politique étrangère plus substantiel que sa seule participation à la guerre en Irak aux côtés du président américain, George Bush.Mais même si dix Etats européens ont déjà ratifié la Constitution, les non français et néerlandais ont renversé la tendance des sondages au Danemark, en Pologne, au Portugal et en République tchèque, signe d'une dynamique défavorable à la construction européenne. "A mon avis, Blair aurait aimé que le traité contitutionnel soit adopté par toute l'Europe (...) Mais il a aujourd'hui retourné sa veste parce que (le référendum) aurait été rejeté par les électeurs britanniques", estime Anthony King.Un autre dossier épineux attend la présidence britannique, qui devra trouver un accord sur le budget communautaire pour 2007-2013, alors que les principaux contributeurs refusent toujours d'augmenter leur part. Berlin a notamment exhorté Londres à accepter un compromis sur la "ristourne" obtenue par Margaret Thatcher en 1984, estimant que cette faveur, "accordée dans un contexte historique particulier", n'avait plus de raison d'être.
