Annonce Le ministère de l'industrie lance l'Internet par le réseau électrique Le ministre de l'industrie, Patrick Devedjian, a donné, vendredi 22 avril, le coup d'envoi à une nouvelle forme d'accès à l'Internet par le réseau électrique, destinée aux territoires enclavés mais susceptible de s'étendre aux zones plus denses, comme la région parisienne.Ce nouveau système a été lancé par le ministre depuis La Haye-du-Puits, une communauté de communes de 2 000 habitants du département de la Manche. C'est la première offre commerciale en France d'accès par haut débit à l'Internet via la technologie dite des courants porteurs de ligne (CPL), une alternative à l'ADSL.Vieille d'une trentaine d'années, cette technologie n'a jamais été offerte sur le marché grand public, mais EDF l'utilisait en interne. Elle permet d'emprunter le réseau électrique classique au lieu du réseau téléphonique pour acheminer des données numériques.Les investissements sont modiques puisqu'il suffit d'adapter le réseau avec des modems installés dans les transformateurs. L'affaire est d'autant plus intéressante pour les collectivités locales qu'elles sont propriétaires du réseau EDF, comme l'a souligné M. Devedjian.En bout de chaîne, pour avoir accès à la toile, il suffit de s'équiper d'un modem, dont le prix ne devrait pas dépasser 100 euros, et de brancher son ordinateur dans la prise électrique. Moyennant 25 euros mensuels, la trentaine d'abonnés actuels de La Haye-du-Puits dispose d'un accès à 1 mégabit/seconde et à la téléphonie illimitée. C'est un fournisseur d'accès Internet qui commercialise le service et non EDF. M. Devedjian a insisté sur "une séparation claire" entre les activités de distribution d'énergie et de communication.OFFRE ALTERNATIVEPionnier dans le CPL, le conseil général de la Manche a lancé il y a près de deux ans les premières expérimentations en matière de CPL. Il s'agissait dans le cadre de l'aménagement numérique du territoire de permettre à des régions à population peu dense, qui n'allaient pas être couvertes par l'ADSL en raison d'investissements trop lourds, d'avoir malgré tout accès à l'internet.Après avoir étudié des expériences espagnole et allemande, le sénateur de la Manche, Jean-François Le Grand, très intéressé par les technologies de l'information et de la communication (TIC), a convaincu ses troupes de se lancer dans le CPL. "Nous n'avions pas d'a priori sur une technique ou une autre. Il s'agissait pour nous de prendre la technique la plus adaptée", a-t-il déclaré.M. Devedjian a souligné que le CPL n'allait pas remplacer l'ADSL mais qu'il "veillerait à ce qu'aucune barrière n'empêche le développement des technologies alternatives à l'ADSL". "Il s'agit de ne pas mettre tous nos œufs dans le même panier. Comme on ne sait pas quelle technologie sera utilisée dans dix ans, il faut les avoir toutes à l'œil et faciliter leur évolution", a-t-on indiqué dans son entourage.Une autre expérience est en cours dans la région parisienne. Le syndicat intercommunal de la périphérie de Paris pour l'électricité et les réseaux de communication a lancé un appel d'offres pour un réseau de CPL. Plusieurs candidats ont répondu, a indiqué Vincent Fouchard, chargé du dossier.Le réseau concerne 1,7 million d'abonnés auxquels il faut proposer une offre d'accès Internet avec téléphonie. Pour M. Fouchard, "il faut aussi promouvoir le CPL dans les zones de population importante pour que le marché tire le CPL et ainsi baisser les investissements, comme cela a été le cas pour l'ADSL".
