Annonce Le ministère de l'éducation va ouvrir des concertations sur les stages Avant même la grève symbolique des stagiaires, organisée jeudi 24 novembre par le mouvement Génération précaire, le ministère de l'éducation a annoncé, mercredi, qu'il allait ouvrir des concertations sur cette question. Il entend "mesurer l'étendue du problème" et "préciser les règles" aux organismes de formation qui signent les conventions de stage. "Toutes les organisations qui souhaitent être reçues le seront", a affirmé le ministère, rappelant que "si les stages se sont développés depuis une dizaine d'années dans les formations supérieures, c'est que ça a une utilité dans la formation". S'il reconnait des cas de dérive, où "les entreprises substituent l'accueil d'un stagiaire à un emploi permanent" ou bien prennent un jeune diplômé en stage plutôt que de l'embaucher, le ministère estime qu'il ne faut pas "renverser le problème". Selon lui, "les étudiants sont plutôt contents que les entreprises accueillent des stagiaires". "Les objectifs du stage doivent être fixés et correctement suivis par l'organisme de formation et par les entreprises : il faut que les deux se parlent", estime encore le ministère. "L'organisme de formation a une responsabilité et là, nous avons un moyen d'action, nous pouvons préciser les règles", avance-t-il. Quant à la rémunération des stagiaires, l'Education nationale "veut que ce soit lié à la formation et ne peut pas imposer une charge supplémentaire aux entreprises". PROJET DE CHARTE Dénonçant les stages "photocopieuses" et réclamant un statut légal inscrit dans le code du travail, les stagiaires se sont donnés rendez-vous, jeudi à 10 heures, à la station de RER Kennedy Radio France pour aller "libérer" leurs collègues "retenus dans une grande institution stagiophage" dont ils ne donnent pas le nom. A midi, ils pique-niqueront square Jules Ferry, dans le 11e arrondissement, avant de se retrouver Palce de la Bastille, à 16 heures, pour un "grand jeu de société". Une délégation doit être reçue par le ministre délégué à l'emploi, Gérard Larcher, qui, à l'instar du MEDEF, s'est déjà déclaré favorable à la rédaction d'une "charte" sur l'accueil des stagiaires en entreprise, tout en estimant qu'il n'est pas nécessaire de légiférer. Mais Génération précaire estime qu'une charte "n'est pas de nature contraignante" et ne pourra donc "régler le problème". "Notre objectif est d'inscrire la question des stages à l'ordre du jour, de faire comprendre qu'il y va de l'intérêt de tous : un chômeur ne peut pas trouver un boulot quand un petit jeune accepte de faire la même chose sans être payé", expliquent les animateurs du mouvement. Avec AFP