Procès Le meurtrier de Caroline Dickinson jugé en appelL''Espagnol Francisco Arce Montes, condamné en 2004 à trente ans de réclusion, dont vingt ans de sûreté, pour le meurtre et le viol de la Britannique Caroline Dickinson, comparaît à partir de mardi 21 juin, en appel, devant la cour d'assises de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor). Contre l'avis de ses avocats, Francisco Arce Montes, 55 ans, avait fait appel de sa condamnation prononcée le 14 juin 2004 à Rennes pour "homicide volontaire sur mineure de 15 ans précédé, accompagné ou suivi de viol".Le 18 juillet 1996, Caroline Dickinson, 13 ans, avait été retrouvée morte étouffée dans une chambre de l'auberge de jeunesse de Pleine-Fougères (Ille-et-Vilaine) où elle séjournait dans le cadre d'un voyage scolaire. L'enfant avait été violée et les premiers éléments de l'enquête avaient orienté les recherches vers la piste d'un rôdeur qui s'était introduit durant la nuit dans l'auberge et dont l'empreinte génétique avait pu être recueillie.Après l'arrestation d'un premier suspect, Patrice Padé, disculpé par la suite par un test ADN, l'ensemble de la population masculine de Pleine-Fougères avait été soumise à des tests génétiques. Les investigations, menées par une cellule spéciale basée à Saint-Malo, s'étaient orientées vers la recherche systématique des délinquants sexuels connus des services judiciaires et susceptibles de s'être trouvés à Pleine-Fougères au moment du crime, afin de les soumettre au test ADN. Au total, près de 4 000 tests génétiques ont été effectués. PARCOURS CHAOTIQUELa piste de Francisco Arce Montes, considéré comme un suspect potentiel, avait été retrouvée au printemps 2001 à la suite de la publication d'un article citant son nom. Un policier américain avait signalé aux autorités françaises l'arrestation récente en Floride de ce suspect pour une infraction à caractère sexuel. Les premiers tests génétiques établissant une grande similitude entre l'empreinte de l'Espagnol et celle du meurtrier de Caroline Dickinson, il avait été rapidement extradé vers la France.Originaire de Gijón, dans le nord-ouest de l'Espagne, Francisco Arce Montes a eu un parcours de routard chaotique en Europe. Condamné en Allemagne en 1989 pour des tentatives de viol, il a été interpellé à plusieurs reprises dans d'autres pays européens pour des agressions sexuelles dans des auberges de jeunesse.Au cours de son premier procès à Rennes, il s'est enfermé dans un mutisme presque total, refusant de s'expliquer et de participer aux débats. Il a seulement nié avoir voulu tuer l'adolescente, précisant qu'il était cette nuit-là sous l'emprise de l'alcool et de médicaments.Les parents et la sœur de Caroline Dickinson, qui étaient présents au premier procès, ont déclaré qu'ils avaient "confiance dans la justice française". Ils devraient assister à ce procès en appel, qui doit durer jusqu'au 29 juin.
