Refus Le mathématicien russe Grigory Perelman a refusé la médaille Fields Sans surprise, le mathématicien russe Grigory Perelman a refusé la médaille Fields, considérée comme le "Nobel des mathématiques", l'institution suédoise ne décernant aucune distinction dans cette discipline. Celle-ci lui a été octroyée, mardi 22 août, pour ses recherches sur la "conjecture de Poincaré", un casse-tête vieux de plus de cent ans. "Nous avons le regret d'annoncer que Grigory Perelman a refusé d'accepter la médaille", a déclaré un porte-parole du Congrès mondial des mathématiciens qui s'ouvrait, mardi, avec la cérémonie de remise des récompenses par le roi Juan Carlos. L'énigmatique savant russe, qui aurait trouvé en 2002 une solution au fameux problème du mathématicien français, n'était pas présent dans la capitale espagnole. Grigory Perelman avait déclaré dans une interview accordée au magazine américain The New Yorker (édition datée du 28 août), qu'il considérait cette récompense "sans intérêt". Dans le passé, il avait déjà refusé d'autres récompenses, dont le prix du jeune mathématicien décerné par la Société mathématique européenne. Il avait été jusqu'à avancer que les jurys n'étaient pas suffisamment qualifiés pour évaluer la portée de ses travaux. L'EXCELLENCE FRANÇAISE CONFIRMÉE La médaille Fields, une prestigieuse distinction octroyée tous les quatre ans, a également été décernée, mardi, au Français Wendelin Werner, à l'Australien Terence Tao et à un autre Russe, Andrei Okounkov. Wendelin Werner, un spécialiste du calcul des probabilités, est ainsi devenu le neuvième Français lauréat de cette médaille. Agé de 38 ans, né en Allemagne et naturalisé français à l'âge de 9 ans, il est professeur au laboratoire des mathématiques de l'université de Paris-Sud à Orsay, ainsi qu'à l'Ecole normale supérieure, dont il fut l'élève avant d'obtenir son doctorat en 1993 à l'université Pierre-et-Marie-Curie. Ses travaux liant la théorie des probabilités à la physique statistique pour l'examen de phénomènes aléatoires ont compté parmi les "plus fructueux de ces derniers temps", avec une variété d'applications potentielles, notamment dans le domaine du gaz, selon un communiqué annonçant l'attribution du prix. Plus précisément et pour les spécialistes, Werner a été distingué pour "ses contributions au développement de l'évolution statistique de Loewner, la géométrie du mouvement brownien à deux dimensions et la théorie conforme des champs". Auteur de nombreux articles dans des revues spécialisées, le mathématicien a déjà reçu de multiples prix, dont le prix de la Société mathématique européenne (2000), un grand prix de l'Académie des sciences (France, 2003) ou encore le prix Fermat (2001). Cette nouvelle récompense confirme la qualité des spécialistes français, qui viennent au 2e rang, après les Américains, des lauréats des médailles Fields décernées depuis 1936. Sur les 48 médailles attribuées à ce jour, neuf sont revenues à des mathématiciens français : Laurent Schwartz, Jean-Pierre Serre, Alexandre Grothendieck, René Thom, Alain Connes, Jean-Christophe Yoccoz, Pierre-Louis Lions, Laurent Lafforgue et Wendelin Werner.