Annonce Le maire de Londres est suspendu un mois pour insultes L'imprévisible maire de Londres, Ken Livingstone, 60 ans, ancien membre de l'aile gauche du Parti travailliste, fait à nouveau parler de lui. Il a été suspendu, vendredi 24 février, de ses fonctions pour quatre semaines pour avoir comparé un journaliste juif à un gardien de camp de concentration nazi. Cette énième "affaire Livingstone" avait éclaté le 8 février 2005, à la fin d'une réception, lorsqu'un reporter du quotidien Evening Standard, Oliver Finegold, avait demandé au maire ce qu'il pensait de cette soirée. Pour toute réponse, le journaliste s'était attiré deux questions : "Que faisiez-vous auparavant ? Etiez-vous un criminel de guerre allemand ?" "Non, avait répliqué le reporter. Je suis juif. Je n'étais pas un criminel de guerre allemand, et je me sens très offensé par cela." Et le maire d'enchaîner : "Vous êtes peut-être juif, mais en fait vous vous comportez comme un gardien de camp de concentration. Vous faites cela parce qu'on vous paie, non ?" Le magnétophone du journaliste enregistra son bref dialogue avec le maire, publié le lendemain par le Standard. Une enquête fut ouverte pour déterminer si le maire de Londres avait violé le code de bonne conduite du conseil municipal. La sanction contre le maire a été prise par l'Adjudication Panel, un organisme judiciaire indépendant chargé, en cas de plainte, de statuer sur le comportement des élus locaux. Ses trois membres ont estimé que Ken Livingstone avait fait preuve d'"insensibilité" et "insulté sans raison" le reporter. Ils ont assorti leur verdict d'une suspension de quatre semaines qui doit entrer en vigueur le 1er mars. Premier maire élu de Londres, réélu en 2004, Ken Livingstone a fait appel du jugement et en a contesté la légitimité en soulignant que "les politiciens élus ne peuvent être renvoyés que par leurs électeurs ou s'ils ont violé la loi". Cette affaire n'aurait pas dégénéré si le maire avait accepté d'emblée de s'excuser, comme le Standard ou le premier ministre, Tony Blair, le lui avaient conseillé. Le quotidien The Sun lui avait même rappelé les trente-sept adjectifs dont il disposait pour exprimer ses regrets, ce que Ken Livingstone a toujours refusé. Cela fait vingt-cinq ans qu'il est grossier avec les journalistes, a-t-il dit en substance. "Et j'ai bien l'intention de continuer", a-t-il ajouté.