Publication Le Mahomet de «Charlie» est en kiosque Le Conseil français du culte musulman voulait faire interdire en référé l'hebdomadaire satirique. «C'est dur d'être aimé par des cons», se plaint Mahomet, la tête dans les mains, en une du dernier Charlie Hebdo. L'hebdomadaire satirique publie les douze dessins qui font débat et y ajoute quelques caricatures. Un numéro spécial pas du tout du goût du Conseil français du culte musulman (CFCM) qui a porté plainte pour «injure raciale et religieuse», aux côtés d'autres organisations musulmanes, pour demander qu'il ne soit pas mis en vente et qu'il n'y ait pas d'affichage. «Continuer à publier ces images et mettre le feu aux poudres, c'est irresponsable», estime Fouad Alaoui, vice-président du CFCM. Hier, le tribunal de grande instance de Paris, saisi en référé, l'a débouté. Pour vices de forme. Maître Richard Malka, l'avocat de Charlie Hebdo, n'a donc pas eu à sortir sa botte secrète : «La censure préalable n'existe pas dans notre régime. Il n'est possible de poursuivre pour demander le retrait qu'après publication.» «Dans une démocratie, le droit à la caricature existe», insiste Philippe Val, le directeur de Charlie Hebdo, qui s'est rendu au tribunal avec de nombreux caricaturistes du journal. L'hebdo est donc dans les kiosques aujourd'hui, avec un tirage de 160 000 exemplaires au lieu de 140 000 habituellement. Quant au CFCM, ses avocats vont se réunir vendredi pour décider d'éventuelles poursuites à engager au pénal contre les journaux ayant publié des caricatures (dont France-Soir, le Monde, Libération et Charlie Hebdo). Ce n'est pas la fin de «tout ce foin pour douze dessins», comme titre Charlie.