Visite Le leader du Front National s'est rendu dimanche en Angleterre pour apporter son soutien au British National Party en vue des européennes. Une visite qui a provoqué un certain remue-ménage sur les terres de sa Grâcieuse Majesté. Plusieurs centaines de manifestants anti-racistes ont accueilli avec des jets d'œufs, dimanche en Angleterre, Jean-Marie le Pen venu soutenir le très marginal British National Party (BNP) pour les élections européennes. En dépit d'un secret gardé jusqu'à la dernière minute quant au lieu de la rencontre, des centaines de manifestants s'étaient pressés, sous haute surveillance policière, devant l'hôtel où le leader frontiste s'entretenait avec les responsables du BNP, dans la banlieue sud de Manchester. A sa sortie de l'hôtel, Jean-Marie Le Pen a été pris à partie par les manifestants et la police a dû escorter sa voiture sur plusieurs mètres à travers la foule en colère.Dans le même temps dimanche, plusieurs centaines de manifestants anti-racistes se sont rassemblés, aux cris de "BNP out, Nazis out" (BNP dehors, Nazis dehors), au centre de Birmingham, autre ville comptant de nombreux immigrés. Le leader d'extrême droite y était attendu dans la soirée pour une soirée de gala organisée en son honneur par le président du BNP, Nick Griffin. Soirée baptisée "dîner patriotique de l'année".Menaces de David Blunkett"Nous avons combattu dans une guerre contre les Nazis et nous voyons des Nazis aujourd'hui invités dans notre région", a déploré le responsable de la mosquée centrale de Birmingham. "Nous devrions tirer les leçons" de ce qui s'est passé en France, a relevé pour sa part Ken Livingstone, maire de Londres et président du groupe anti-raciste "Unis contre le fascisme", qui a appelé aux manifestations.Le gouvernement britannique a fermement condamné cette visite. Le ministre de l'Intérieur David Blunkett avait prévenu Jean-Marie Le Pen qu'il pourrait même être arrêté, voire expulsé, en cas d'incitation à la haine raciale ou de troubles à l'ordre public. Le ministre a toutefois refusé d'interdire au président du Front National l'accès au territoire britannique, comme le lui avaient demandé plusieurs personnalités politiques."Je suis venu pour soutenir la candidature des membres du BNP aux élections européennes. J'espère qu'ils seront nombreux à être élus et formeront avec nous les éléments du groupe nationaliste au parlement européen", a déclaré Jean-Marie Le Pen, lors d'une brève conférence de presse avec Griffin. Pour être reconnu, un parti européen doit être représenté dans au moins un quart des Etats membres de l'Union (soit 7 sur 25, à partir de l'élargissement du 1er mai) par des membres élus au Parlement européen ou dans les parlements nationaux et régionaux.
