Annonce Le juge suspend le plan social d'AltadisLe plan de sauvegarde de l'emploi a été suspendu vendredi par le juge des référés du TGI de Paris. Les syndicats sont satisfaits, la maire PS de Lille Martine Aubry salue comme une "victoire" la décision du juge. Le plan de restructuration et le plan social du groupe cigarettier Altadis (ex-Seita), qui prévoit 701 suppressions de postes, a été suspendu vendredi par le juge des référés du tribunal de grande instance de Paris, une décision immédiatement saluée par les syndicats. Le juge a considéré qu'en qualité de juge des référés, appelé "juge de l'urgence et de l'évidence", il ne pouvait pas se prononcer sur le bien fondé de ce plan de sauvegarde de l'emploi, mais a ajouté qu'en attendant une décision du tribunal sur le fond, les mesures touchant l'emploi devaient être suspendues. Il a précisé que le tribunal de Paris examinerait le dossier à son audience du 11 mai.La CGT, par la voix de son secrétaire au comité d'entreprise européen Serge Chaderat, a salué une "décision très positive". "C'est la deuxième décision favorable aux salariés dans ce plan de restructuration, puisque l'entreprise avait déjà assigné le secrétaire du comité central d'entreprise au référé, il y a quelques mois et avait perdu", s'est-il réjoui. Même son de cloche à l'usine Altadis de Lille, où les syndicats se sont dits "heureux de cette victoire". La CGT, majoritaire, "insiste sur le fait que le comité central d'entreprise (CCE) avait défendu un projet alternatif pour l'usine de Lille qui maintenait la rentabilité du site", a expliqué Philippe Detrez, secrétaire général de la CGT du Nord. La maire PS de Lille Martine Aubry a, de son côté, salué comme une "victoire" la décision du juge.Les lacunes du plan d'AltadisDans un communiqué publié en début de soirée, Altadis a pour sa part insisté sur le fait qu'il reviendra au TGI de Paris de se prononcer sur le fond du plan de restructuration. "Au regard des différents éléments de ce dossier, Altadis reste confiant en la validité de ses arguments", conclut le communiqué.Le groupe hispano-français Altadis, issu de la fusion de la Seita et Tabacalera, avait annoncé en juillet 2003 un plan de restructuration avec 977 suppressions d'emplois (sur 7.680) en Espagne, la fermeture de l'usine de Séville dont les activités seraient regroupées à Alicante, et 701 suppressions de postes (sur 5.280) en France, la fermeture des usines de Morlaix (Finistère), Tonneins (Lot-et-Garonne), Dijon en 2004 et de Lille (456 salariés) en 2005. Vendredi dernier, le comité central d'entreprise (CCE) et plusieurs comités d'établissement avaient demandé au magistrat de constater que ces projets étaient nuls, d'interdire à la SEITA de notifier des licenciements et de suspendre la mise en oeuvre du plan tant qu'un jugement sur le fond ne serait pas intervenu. Ils reprochaient à Altadis de ne pas tenir compte des "résultats exemplaires du groupe", selon leur avocat Me Evelyn Bledniak, ni du contre-projet présenté par le CCE et le cabinet d'expertise comptable Secafi.
