Nouveau/elle Le Jetpod, taxi londonien volant La société Avcen a conçu un appareil dédié au transport urbain.Le jetpod ne vole encore que sur le papier, mais il a déjà transporté des dizaines de millions d'internautes vers le site de ses concepteurs londoniens, la société Avcen (www.avcen.com ). Celle-ci a en effet récemment rendu public son projet d'avion "très silencieux à décollage et atterrissage court" - VQSTOL, selon l'acronyme anglais. "Nous avons reçu 45 millions de connexions en trois jours, s'enthousiasme Mike Dacre, directeur d'Avcen Ltd. Cela prouve l'attrait fantastique pour ce nouveau mode de transport."Avec ses allures de fourgon ailé, le Jetpod ne promet rien de moins qu'une révolution du secteur aérien. Ce petit biréacteur, capable de voler à 550 km/h et d'atterrir et décoller sur une piste de moins de 125 mètres de long, pourrait transporter sept passagers payants, tout en faisant deux fois moins de bruit que les avions d'emport équivalent. Là où un trajet en taxi peut prendre plusieurs heures, en cas de bouchon, entre un aéroport et un centre-ville, le Jetpod ne mettra que quelques minutes, "pour un prix de course identique", assure M. Dacre.Il imagine déjà des flottes de taxis volants capables de faire la navette entre des points de grande banlieue et les centres urbains. Mais aussi des déclinaisons d'avion-ambulance, de mini-hydravion, de transport de troupes militaires."Cette révolution dans les transports s'appuie sur une simple évolution de la technologie", insiste cet ancien pilote d'hélicoptère militaire. C'est le design particulier des ailes à la large voilure qui permet de voler aussi bien à haute qu'à basse vitesse. Pour raccourcir la distance de décollage et d'atterrissage, une partie de la poussée des deux réacteurs sera déviée verticalement à travers les ailes.1 MILLION D'EUROS L'UNITÉLe Jetpod a quelques devanciers célèbres, comme le Breguet 940/941 (1958), l'"avion à aile soufflée", capable de se poser sur un terrain de football, qui restera au stade de prototype. Mais aussi le chasseur Harrier (1960) et ses réacteurs rotatifs, ou l'Osprey, chimère entre l'avion et l'hélicoptère.Le Jetpod se veut beaucoup plus simple. Volant à très faible altitude - 200 mètres environ -, il n'aura, par exemple, pas besoin de système de pressurisation complexe. Cette conception a été jugée valide par Joe Iannelli, de l'équipe d'ingénierie aéronautique de la City University de Londres : "Nous avons confirmé que l'architecture de l'appareil lui permettait bien de décoller rapidement", indique le chercheur à qui Avcen a aussi demandé de vérifier que la forme des ailes était optimale et la traînée réduite.Mike Dacre précise que son engin n'est pas une "voiture volante". Il a pour vocation de désengorger les mégalopoles et sera piloté par des professionnels, et non par M. Tout-le-Monde. A 1 million d'euros l'unité environ, il estime le marché mondial à 7 000 Jetpod.Reste à faire voler le premier prototype. Rendez-vous est donné dans seize mois. "Ensuite, les investisseurs afflueront", prédit M. Dacre. Il faudra encore quatre ans pour certifier l'appareil en Europe et ensuite quelques mois pour les Etats-Unis. D'ici là, pense-t-il, "le souvenir du 11-Septembre se sera effacé, les villes auront besoin de nouveaux modes de transport".Hervé Morin
