Annonce Le Japon présente ses "excuses" pour son passé colonialiste - Lors du sommet afro-asiatique de Djakarta, le premier ministre japonais, Junichiro Koizumi, a présenté, vendredi 22 avril, des excuses pour les "énormes souffrances et dégâts" infligés pendant la seconde guerre mondiale en Asie par le Japon, dans le but apparent de raccommoder les relations de son pays avec la Chine. Le sommet de Djakarta Environ 45 chefs d'Etat et le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, sont présents à Djakarta pour commémorer le premier sommet afro-asiatique, celui de Bandung. Du 18 au 24 avril 1955, 29 pays du tiers-monde, de l'Asie et d'Afrique, s'étaient réunis à Bandung, à 120 km au sud-est de Djakarta. Le communiqué final de cette conférence avait fait date dans l'histoire de la décolonisation et du tiers-mondisme. L'Indien Nehru, l'Egyptien Nasser, le Chinois Zhou Enlai et le président indonésien Sukarno furent les vedettes de ce sommet, qui représenta le préambule du futur mouvement des non-alignés (MNA), dans un monde plongé dans la guerre froide. [-] fermer "Par le passé, le Japon, à travers son administration et son agression coloniales, a causé des torts et des souffrances à des peuples de nombreux pays, en particulier de nations asiatiques. Le Japon regarde droit en face ces faits historiques, dans un esprit d'humilité", a déclaré M. Koizumi. "Et, avec un sentiment de profond remords et avec des excuses sincères toujours présentes à l'esprit, le Japon s'est constamment résolu, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, à ne pas devenir une puissance militaire mais une puissance économique, résolvant tous ses problèmes d'une voie pacifique, sans recourir à la force", a-t-il ajouté. CALMER LES TENSIONS M. Koizumi pourrait rencontrer le président chinois, Hu Jintao, dans les prochains jours. Le ministre des affaires étrangères japonais a déclaré dans un premier temps que ces discussions, prélude à un réchauffement possible de leurs relations, auraient probablement lieu vendredi, mais une source autorisée japonaise a déclaré ensuite que ce ne serait vraisemblablement pas le cas. Les deux hommes se sont retrouvés dans la même salle vendredi matin, sans entrer en contact, même visuel. Le Japon a déjà par le passé demandé pardon d'une façon générale pour ses actes durant la seconde guerre mondiale, mais l'originalité de la démarche de M. Koizumi réside dans la tribune choisie cette fois-ci pour le faire, et l'ampleur de son auditoire. S'il n'a pas explicitement mentionné la crise actuelle opposant Pékin à Tokyo, son discours vise à calmer les tensions entre les deux pays. De violentes manifestations anti-japonaises ont éclaté ces dernières semaines en Chine, après que Pékin eut accusé Tokyo de minimiser les atrocités commises par les troupes japonaises pendant la seconde guerre mondiale.