Annonce le Japon a décidé, lundi 1er août, d'imposer des sanctions commerciales aux Etats-Unis, en riposte à l'amendement Byrd, une législation antidumping américaine. Cette législation, en vigueur depuis 2000, permet au gouvernement américain de redistribuer aux industries nationales en difficulté les montants reçus au titre des taxes antidumping. "Notre pays a décidé ce jour de lancer des représailles à compter du 1er septembre contre l'amendement Byrd", a indiqué le ministre du commerce et de l'industrie, Shoichi Nakagawa, dans un communiqué. C'est la première fois que le Japon, dont l'économie est basée sur les exportations, prend des mesures de rétorsion commerciale contre un pays tiers. QUINZE PRODUITS VISÉS Tokyo appliquera donc des droits de douane compensatoires sur l'acier américain et quatorze produits industriels, parmi lesquels des pièces détachées de machines, les imprimantes, les chariots élévateurs ou les tapis roulants industriels. Le taux sera de 15 %, conformément aux mesures similaires que l'Union européenne a prises contre l'amendement Byrd, il y a huit mois. Ces représailles japonaises pourraient faire chuter le montant des importations japonaises en provenance des Etats-Unis d'environ 50 millions de dollars (41,3 millions d'euros) par an. En 2003, l'Organisation mondiale du commerce (OMC) avait jugé illégal l'amendement Byrd, estimant qu'il pénalisait doublement les concurrents non américains. L'année suivante, le Japon, l'UE et six autres plaignants (Brésil, Canada, Chili, Corée du Sud, Inde, Mexique) ont été autorisés par l'OMC à mettre en place des sanctions tant que Washington maintiendrait sa loi en vigueur. En l'absence de réaction américaine, l'UE avait riposté à la loi Byrd au début de l'année 2005. Le ministre du commerce et de l'industrie japonais, Shochi Nakagawa, a expliqué que le Japon "avait exhorté les Etats-Unis, à maintes reprises, à abroger cet amendement afin d'éviter les représailles". Le porte-parole du gouvernement, Hiroyuki Hosoda, a assuré que les représailles commerciales n'auraient aucun impact sur les relations étroites entre Washington et Tokyo.