Annonce Le Hezbollah mobilise contre le retrait syrien du Liban Le Hezbollah a décidé d'occuper le terrain après trois semaines d'attentisme en annonçant une mobilisation contre "les ingérences étrangères au Liban et la résolution 1559" de l'ONU, qui exige un retrait syrien total, alors qu'un Libanais a été blessé par balle à Beyrouth.L'annonce, faite par le chef de la formation chiite radicale, Cheikh Hassan Nasrallah, intervient au lendemain de l'annonce d'un retrait en deux temps des 14 000 soldats syriens stationnés au Liban, dans un discours du président syrien, Bachar Al-Assad.Une trentaine de groupes pro-syriens, dont le Hezbollah et Amal, appellent à une "manifestation de masse pacifique" mardi sur la place de l'Etoile, dans le centre de Beyrouth, à quelque centaines de mètres de la place des Martyrs, où l'opposition rassemble quotidiennement quelques milliers de Libanais sous le slogan "La Syrie, dehors". Les mouvements de jeunesse de l'opposition ont de leur côté prévu d'organiser une grande manifestation lundi pour marquer les trois semaines qui se sont écoulées depuis l'assassinat le 14 février de l'ex-premier ministre Rafic Hariri, dont l'opposition impute la responsabilité au gouvernement libanais pros-syrien."PAS D'INGÉRENCE"Le Liban est plongé dans la crise depuis la démission, le 28 février, du gouvernement pro-syrien d'Omar Karamé, sous la pression de l'opposition, qui réclame la vérité sur l'assassinat de Rafic Hariri, ainsi que la démission des responsables des services de sécurité.Cheikh Nasrallah a souligné, lors d'une conférence de presse, que cette manifestation n'est en aucun cas "dirigée contre l'opposition" et appelé cette dernière à se joindre à la protestation. Il a tenu à affirmer son refus de toute manifestation armée, qui "sera combattue avec force"."Nous appelons les Libanais de toutes les confessions religieuses à manifester d'une manière pacifique pour dénoncer les ingérences étrangères ainsi que la résolution 1559, défendre la résistance [face à Israël], préserver la paix civile et rejeter la signature de tout accord avec Israël", a-t-il dit.Il a estimé que cette résolution d'inspiration "israélienne, susceptible de créer la sédition", était une "ingérence flagrante dans les affaires intérieures libanaises et un service gratuit [accordé] à Israël".Adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU le 2 septembre 2004, la résolution 1559 stipule un retrait immédiat et total des troupes syriennes au Liban et la dissolution des milices libanaises et non libanaises (palestiniennes), visant ainsi le Hezbollah, seul mouvement libanais à disposer encore d'un bras armé. La mobilisation est destinée à "affirmer notre attachement à l'accord de Taëf et à son application totale", a indiqué le responsable.L'accord de réconciliation nationale, conclu en 1989, prévoit un repli syrien vers la Bekaa (est du Liban) puis une entente entre Beyrouth et Damas sur la durée et les effectifs de la présence syrienne en territoire libanais, sans fixer de calendrier.Le ministre de la défense démissionnaire libanais, Abdel Rahim Mourad, a déclaré dimanche à la presse que le repli syrien vers la Bekaa commencerait après la réunion du Conseil supérieur syro-libanais prévue lundi à Damas pour discuter des modalités du retrait syrien. Coprésidé par les chefs d'Etat du Liban et de la Syrie, ce Conseil regroupe les premiers ministres des deux pays, ainsi que les ministres des affaires étrangères et de la défense.Par ailleurs, en dépit des appels au pacifisme de M. Nasrallah, un Libanais de 18 ans a été grièvement blessé dimanche soir par balle près de la place des Martyrs, a-t-on appris de source hospitalière.Un haut responsable de la sécurité a indiqué à l'AFP que le tir qui avait blessé le jeune homme provenait d'une voiture arborant un drapeau du mouvement Amal. Ce tir visait, selon lui, une voiture portant le drapeau des Forces libanaises (opposition chrétienne).
