Nomination Le Hamas choisit Haniyeh pour premier ministre, Israël vote des sanctions Le Mouvement de la résistance islamique, vainqueur des élections législatives du 25 janvier, a choisi, dimanche 19 février, Ismaïl Haniyeh comme "candidat pour le poste de premier ministre", a indiqué le député Salah Al-Bardaouil. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, qui avait officiellement demandé samedi au Hamas de former le gouvernement, doit approuver ce choix. Il doit s'entretenir lundi avec des dirigeants du mouvement radical à Gaza, où ils sont cantonnés. Israël a abattu deux activistes et bombarde le nord de Gaza L'affrontement a eu lieu dans la ville de Naplouse en Cisjordanie, a-t-on appris auprès de médecins palestiniens. L'un des activistes était le commandant militaire pour la Cisjordanie du Djihad islamique, a annoncé le groupe radical palestinien, précisant que l'attaque avait fait quatre blessés. L'autre appartenait aux Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, la branche armée du Fatah, le mouvement du président palestinien, Mahmoud Abbas. Par ailleurs, l'artillerie israélienne bombardait lundi matin le nord de la bande de Gaza, à la suite de tirs de roquettes Qassam contre le territoire de l'Etat hébreu, a indiqué un porte-parole militaire. Les opérations de lundi confirment une reprise des violences. Les forces israéliennes ont tué quatre Palestiniens dans deux incidents distincts dimanche : deux lors d'une confrontation avec des manifestants qui lançaient des pierres près de Naplouse et deux à Gaza lors d'une attaque aérienne. - (Avec AFP) [-] fermer M. Haniyeh, 43 ans, a conduit la liste du Hamas aux législatives, remportant 74 des 132 sièges du Parlement. Il a aussi été chef de cabinet du cheikh Ahmed Yassine, fondateur du Hamas tué en 2004 par l'armée israélienne. Considéré comme pragmatique, favorable à l'entrée du Hamas dans les institutions politiques palestiniennes héritées des accords d'Oslo, il prend soin de ne jamais s'écarter publiquement de la ligne officielle du mouvement, qui proscrit la reconnaissance d'Israël et justifie le recours à la "résistance armée" sans restrictions. Sa désignation n'est pas une surprise : dès le 16 février, des membres du Hamas avaient indiqué qu'il serait leur candidat, une information que l'intéressé avait dans un premier temps démenti. "Je prie Dieu de m'aider à supporter cette grande responsabilité, à servir la cause palestinienne jusqu'au rétablissement des droits des Palestiniens", a réagi Ismaïl Haniyeh."Nous voulons éviter tout débat acéré, en particulier dans un contexte où l'occupant [israélien] refuse de reconnaître les droits palestiniens et les accords signés avec l'Autorité", a-t-il également déclaré. "GRAVE CRISE FINANCIÈRE" En milieu de journée, le gouvernement israélien a approuvé une série de sanctions à l'encontre de l'Autorité palestinienne. Il a ainsi gelé le transfert des taxes qu'il perçoit au nom des Palestiniens – quelque 50 millions de dollars par mois de TVA et droits de douane, une manne cruciale pour le budget palestinien. Il a décidé d'augmenter les contrôles aux points de passage entre Israël et la bande de Gaza, et demandé aux bailleurs de fonds internationaux d'interrompre toute aide à l'Autorité palestinienne, à l'exception de "l'assistance humanitaire à la population". "Nous ne voulons pas provoquer une crise humanitaire et nous ne sommes pas en lutte contre les citoyens palestiniens, mais contre un gouvernement terroriste qui contrôle l'Autorité palestinienne", a assuré le premier ministre par intérim, Ehoud Olmert, dont les propos étaient rapportés par un haut responsable israélien. Mais le conseil des ministres n'a pas validé les sanctions plus lourdes soumises par des responsables de la défense, telles qu'une interdiction générale de l'entrée des milliers de travailleurs palestiniens en Israël ou de la circulation des Palestiniens entre la Cisjordanie et la bande de Gaza. D'après un responsable, le successeur d'Ariel Sharon a expliqué qu'il ne voulait pas s'aliéner le soutien international à ses exigences à l'égard du Hamas : désarmement et reconnaissance d'Israël et des accords israélo-palestiniens conclus dans le cadre du processus d'Oslo. Nabil Abou Rdainah, porte-parole de Mahmoud Abbas, a estimé que les mesures décidés par Israël, même atténuées, seraient nuisibles et a appelé Washington "à ne pas tolérer qu'Israël les applique". De son côté, le président de l'Autorité palestinienne a déclaré que "la pression a commencé il y a près d'un mois et l'Autorité fait face à une grave crise financière", liée à la réduction des transferts d'argent depuis la victoire du Hamas aux législatives. M. Abbas a confirmé lors de cette conférence de presse à Gaza que les Etats-Unis ont demandé à l'Autorité de leur rendre 50 millions de dollars, mais indiqué qu'il y avait un "dialogue" à ce sujet. Il a aussi dit "ses regrets" que le gouvernement israélien ne "nous considère plus comme partenaire".