Annonce Le groupe Siemens prend des mesures contre les délocalisations A 8 heures par e-mail, recevez la Check-list, votre quotidien du matin. Abonnez-vous au Monde.fr, 5€ par mois L'accord trouvé jeudi "ne sera pas transposé exactement pour les autres sites", mais on devrait dans tous les cas avoir "la même orientation de base vers davantage de flexibilité", a indiqué un porte-parole du groupe Siemens. Le groupe technologique allemand Siemens a fait un grand pas, jeudi 24 juin, vers le règlement d'un conflit salarial historique, avec l'abandon d'un plan pour délocaliser quelque 2 000 emplois à l'étranger en échange d'un allongement du temps de travail sans compensation salariale. L'accord entre le groupe et le syndicat IG Metall pourrait faire des émules outre-Rhin et relancer le débat sur les 40 heures au moment même où l'économie allemande est pointée du doigt par Bruxelles. Siemens avait annoncé en mars vouloir délocaliser en Hongrie deux sites de production, Bocholt (téléphones sans fil) et Kamp-Lintfort (portables), et supprimer environ 2 000 des quelque 4 500 emplois, invoquant "des structures de coûts pas compétitives au niveau international". Au cours des derniers mois, le syndicat IG Metall avait même accusé Siemens de vouloir supprimer jusqu'à 10 000 emplois en Allemagne. La direction avait démenti ce chiffre, indiquant début avril que jusqu'à 5 000 postes, risquaient d'être concernés par un plan d'économies, via notamment des délocalisations, en cours de négociations avec les représentants du personnel. PRESERVER L'EMPLOI EN ALLEMAGNE Après des semaines de discussions, le groupe et le syndicat se sont mis d'accord pour préserver l'emploi en Allemagne. Le contrat, qui entrera en vigueur début juillet et sera valable pour deux ans, prévoit que l'ensemble des salariés des deux usines travaillent à compter du 1er juillet sur une base annuelle de 1 760 heures. Cela correspond à "un peu moins de 40 heures par semaine", contre 35 jusqu'à présent, sans compensation de salaire. Les primes de Noël et de vacances doivent également être remplacées par une prime annuelle liée aux résultats. Selon la direction de Siemens, le groupe, qui ne gagne actuellement que un euro par portable vendu, réduira grâce à cet accord ses coûts de production de 30 %, soit l'équivalent de 5 euros par portable. Ce modèle d'accord pourrait être repris pour d'autres unités de production allemande (3 000 emplois). "Tout devrait être réglé d'ici fin septembre", a indiqué un porte-parole de Siemens. L'accord trouvé jeudi "ne sera pas transposé exactement pour les autres sites", mais on devrait dans tous les cas avoir "la même orientation de base vers davantage de flexibilité", a-t-il ajouté. Avec AFP