Annonce Le GPS à la place de la prison ? Grâce à un système de repérage par satellite censé être précis à deux mètres près, le Royaume-Uni a inauguré ce jeudi la première "prison sans barreau" en Europe. Le projet, destiné notamment aux pédophiles et aux délinquants sexuels, est loin de faire l'unanimité. On connaissait le bracelet électronique, qui permet à un prisonnier d'effectuer une partie de sa peine à domicile au lieu de la prison. Désormais, avec le GPS, environ 120 détenus britanniques vont pouvoir purger leur sanction en étant en partie libre de leurs mouvements. Selon ses concepteurs, le système est précis à deux mètres.   Ce procédé de surveillance par satellite, inauguré ce jeudi outre-Manche, associe un émetteur fixé à la cheville à une sorte de téléphone portable. Les deux doivent être portés en permanence par les personnes visées, sous peine d'activer une alarme au niveau d'un centre de surveillance. De même, une alarme pourrait être déclenchée au cas où un délinquant particulier s'approcherait d'un endroit spécifique. Une école ou un espace de jeux pour enfants par exemple dans le cas d'un pédophile. Ou encore le domicile conjugal pour un homme condamné pour violences à l'égard de son épouse. Le procédé permettrait également de savoir si une personne condamnée pour cambriolage était proche du lieu d'un autre "casse".   100 euros par jour et par personne     Pour l'instant, le système est donc testé dans trois zones spécifiques. Mais il est clairement appelé à se développer. "Plusieurs milliers de délinquants pourraient à terme en être équipés", souligne ainsi le secrétaire d'Etat aux prisons, Paul Goggins. Il explique qu'il s'appliquerait notamment aux pédophiles et aux délinquants sexuels à la sortie de prison.    Pour l'instant, 3 millions de livres (environ 4,5 millions d'euros) ont été débloqués pour financer ce projet, sur la base de 68 livres (environ 100 euros) par jour et par personne. Mais cet investissement est loin de faire l'unanimité, y compris au sein de l'appareil judiciaire. "La surveillance par satellite est une technique très chère et ce n'est qu'une autre forme de contrôle, qui n'empêchera pas directement les crimes", s'insurge par exemple le syndicat des magistrats chargés de l'application des peines. L'opposition à cette nouvelle technologie, et plus globalement à toutes les mesures de surveillance des détenus en liberté via la "surveillance électronique", est encore plus marquée dans le camp conservateur. Les « Tories » accusent le gouvernement travailliste d'être une véritable "maison de fous" en terme de lutte contre la délinquance.     (photo d'archives)