Annonce Le gouvernement franchit une nouvelle étape vers la privatisation partielle d'EDFLe capital d'EDF sera ouvert "très rapidement" et il n'y a "plus de raison d'attendre", a déclaré lundi le ministre des finances, Thierry Breton, sur RTL. "Les deux conditions sont remplies", a-t-il ajouté, faisant référence à la signature, prévue lundi en fin de matinée, du contrat de service public entre EDF et le gouvernement, et à l'engagement pris par la société "d'investir très massivement" au cours des prochaines années. C'est le premier ministre, Dominique de Villepin, qui doit présider la signature, vers 11 heures à l'hôtel Matignon, entre les ministres des finances Thierry Breton et de l'industrie François Loos, d'une part, et le PDG d'EDF, Pierre Gadonneix, d'autre part, d'un contrat de service public entre l'Etat et EDF. Il s'agit d'une charte par laquelle EDF va s'engager dans une liste de services à respecter vis-à-vis de ses clients, en clair les consommateurs français, même si ces derniers pourront bientôt choisir leur fournisseur d'électricité avec la fin du monopole d'EDF. L'entreprise sera également tenue envers les Français les plus démunis à ne pas procéder à des coupures d'électricité pendant l'hiver, et à assurer la sécurité d'approvisionnement et la modération des tarifs.30 MILLIARDS D'EUROS EN TROIS ANSUne fois le contrat de service public signé, la direction d'EDF et le gouvernement devront se mettre d'accord sur un programme d'investissement pour les trois prochaines années. Le gouvernement, par la voix de Dominique de Villepin, avait fixé comme objectif à EDF d'investir 30 milliards d'euros, là où l'entreprise en avait programmé 26. Selon le gouvernement, l'augmentation de capital de l'entreprise devrait permettre à EDF de relever significativement son programme d'investissement et, par cette étape, lever la dernière condition au lancement de l'opération d'introduction d'EDF à la Bourse.Les instances dirigeantes de l'entreprise ont donné leur aval pour une augmentation de capital qui permettra, avait dit M. de Villepin début octobre, de faire face à des besoins d'investissements de "30 milliards d'euros sur trois ans". Ces investissements, dans le contrat passé avec l'Etat, doivent participer à l'indépendance énergétique de la France.En ouvrant le capital, le gouvernement va mettre sur le marché une part substantielle de nouvelles actions. Thierry Breton avait parlé mardi 18 octobre à l'Assemblée d'une augmentation de capital de 5, 6 ou 7 milliards d'euros. Selon la CGT, le gouvernement introduirait en bourse 15 % du capital de l'entreprise publique.DOSSIER SENSIBLEEn annonçant pour lundi la signature du "plan de service public", le gouvernement s'est bien gardé de donner une date précise pour l'ouverture du capital tant ce dossier est sensible, à la fois pour les syndicats de l'entreprise et les partis de gauche. La question de l'introduction en Bourse est d'autant plus épineuse que la volonté du gouvernement de privatiser la SNCM a suscité la colère des salariés.L'entourage du premier ministre avait tenu samedi soir à démentir comme sans "aucun fondement" les déclarations d'un syndicat selon lesquelles l'ouverture du capital serait lancée lundi. Le calendrier d'une ouverture du capital sera dévoilé "le moment venu".Pour les syndicats et la gauche, la privatisation n'est pas indispensable pour atteindre l'objectif de financement. EDF a nettement amélioré ses bénéfices au premier semestre 2005 (2,13 milliards d'euros contre 1,71 en 2004) et l'ouverture partielle du capital ne suffit de toute façon pas à faire face aux impératifs futurs, tels que le renouvellement du parc nucléaire, assurent-ils.
