Incendie Le gouvernement "en guerre contre tous les racismes"Après l'incendie d'un centre social juif à Paris, Dominique Perben a souligné la détermination du gouvernement dans la lutte contre les actes de haine. Jacques Chirac et Jean-Pierre Raffarin ont promis des sanctions exemplaires contre les responsables de l'incendie. "Ce que je veux dire, avec beaucoup de détermination, c'est que sur instruction vraiment très forte du président de la République le gouvernement a déclaré la guerre au racisme, à tous les racismes". Lundi matin, le garde des Sceaux Dominique Perben a souligné la volonté du gouvernement face aux actes racistes et antisémistes. Cette déclaration intervient deux jours après l'incendie d'un centre social juif dans le 11e arrondissement de Paris, qui a suscité une indignation générale.Dimanche, Jacques Chirac et Jean-Pierre Raffarin ont promis "la plus grande sévérité" contre les auteurs de tels agissements. Faisant part de sa "profonde indignation", le président a condamné "avec force cet acte inqualifiable" et exprimé "sa pleine solidarité" à la communauté juive de France. Il a rappelé "la détermination absolue des pouvoirs publics à rechercher les auteurs de ces agissements inacceptables pour qu'ils soient jugés et condamnés avec la plus grande sévérité".Le même jour, le Premier ministre s'était rendu sur place rue Popincourt dans le XIe arrondissement, pour découvrir le local incendié, à l'aide d'hydrocarbures selon les premières constatations, et maculé de croix gammées et d'inscriptions antisémites. Cette ancienne synagogue avait été transformée en centre social dans les années 60 et servait notamment de cantine pour des fidèles démunis. Jean-Pierre Raffarin a assuré sur le lieu du sinistre que "la France sera extrêmement sévère contre ceux qui se livrent à l'antisémitisme". "Les auteurs de tels crimes encourent des peines de prison pouvant aller jusqu'à 20 ans. Le parquet requerra la peine maximale et l'ensemble des forces du pays sera mobilisé pour que l'arrestation des auteurs de ces crimes soit rapide", a-t-il déclaré."Se donner les moyens de la lutte"Le ministre de l'Intérieur Dominique de Villepin a demandé au préfet de police de Paris de "mobiliser tous les moyens d'enquête nécessaires" en vue d'identifier les auteurs de cet attentat. Le maire de Paris, le socialiste Bertrand Delanoë, qui s'est rendu sur les lieux en début de matinée, a souligné pour sa part que ces événements "interviennent dans un climat malsain et dangereux". "Leur multiplication tend à banaliser le rejet de l'autre", a-t-il estimé, considérant cet acte comme "particulièrement douloureux au moment où l'on célèbre la Libération de Paris". Le président PS de la région Ile-de-France Jean-Paul Huchon a réitéré sa proposition de faire de la lutte contre le racisme et l'antisémitisme "une grande cause nationale". Jack Lang a dénoncé lundi les "larmes de crocodiles" et les "beaux discours" face aux actes racistes qui se multiplient en France et traduisent à ses yeux une "crise morale profonde". "Halte aux beaux discours, aux larmes de crocodile, aux paroles verbales et aux sempiternels regrets ou pleurnicheries, place à l'action", a déclaré pour sa part Jack Lang : "On ne peut pas rester les bras ballants devant une situation scandaleuse, inacceptable, intolérable", a-t-il ajouté, demandant que les coupables soient "recherchés au plus vite et sanctionnés sévèrement".Un groupe islamiste inconnu revendique l'attentatUn groupe inconnu a revendiqué cet incendie criminel, dans un communiqué diffusé sur un site internet islamiste et dont l'authenticité ne pouvait être établie dimanche soir. "Un groupe de jeunes moudjahidine (combattants) (...) ont mis le feu au temple juif à Paris à 4 heures, heure de Paris", dit le communiqué signé de Jamaat Ansar Al-Jihad al-Islamiya ("groupe des partisans de la guerre sainte islamique"). L'attaque est "en réponse aux actes racistes (commis par des) juifs en France contre l'islam et les musulmans et la profanation de cimetières musulmans par des juifs", indique le groupe.
