Annonce Le gouvernement colombien va négocier un échange de prisonniers avec les FARCLe gouvernement colombien a accepté mardi soir la proposition de plusieurs pays européens de créer une zone démilitarisée sous contrôle international dans le sud-ouest du pays, afin de négocier un échange de prisonniers avec la guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), a déclaré le président colombien, Alvaro Uribe."Nous acceptons cette proposition de la France, de la Suisse et de l'Espagne parce qu'elle ne met pas en cause notre souveraineté et ne menace pas nos compatriotes", a affirmé le chef de l'Etat à la télévision, parlant d'"une concession de son gouvernement". Son initiative devrait permettre une rencontre en vue d'un échange de prisonniers entre le gouvernement et les FARC dans le village d'El Retiro (province de Valle del Cauca, au sud-ouest du pays), autour duquel une zone de 180 km2 sera démilitarisée. La réponse des FARC n'est pas encore connue : si une partie de leurs conditions semblent satisfaites, la surface qui doit être évacuée en vue de garantir la sécurité de leurs négociateurs est inférieure à leurs demandes.DÉSACCORDS SUR LES MODALITÉS Quelque 40 observateurs internationaux ainsi que des membres de la Croix-Rouge internationale seront présents pendant ces négociations, afin d'assurer la sécurité de toutes les parties, a pour sa part indiqué le Haut Commissaire pour la paix, Luis Carlos Restrepo.Le gouvernement et les FARC affirment depuis des mois être l'un et l'autre favorables à un échange, tout en s'affrontant sur ses modalités. La guérilla réclame la libération de prison de 500 de ses hommes contre celle de 59 personnalités militaires et politiques, dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt et trois Américains. Les FARC avaient réclamé début août comme condition préalable à des négociations "le retrait de la force publique des municipalités de Pradera et Florida" et le retour en Colombie de deux de leurs dirigeants extradés aux Etats-Unis. Des conditions jusqu'ici repoussées par les autorités, qui invoquaient notamment des raisons de sécurité. Fin novembre, le gouvernement colombien avait accepté le principe d'une commission internationale pour trouver un accord.Le président Uribe se prépare à briguer un second mandat de quatre ans à la présidentielle de mai 2006 ; un accord sur la libération d'otages viendrait conforter sa déjà grande popularité.La mère d'Ingrid Betancourt, Yolanda Pulecio, a déploré que les négociations ne semblent pas devoir se dérouler dans la discrétion. Elle a espéré "que la guérilla accepte à son tour et que les négociations se déroulent avec prudence". Selon elle, "les FARC sont également intéressées par un tel accord, car il permet la sortie de prison de tous leurs guérilleros".
