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Sortie Le film porno culte "Gorge profonde" de nouveau sur les écrans américains NEW YORK (AFP) - Le classique du cinéma pornographique américain "Gorge profonde", à l'origine d'un scandale en 1972 et toujours interdit dans certains Etats, va prochainement ressortir sur les écrans aux Etats-Unis à l'occasion d'un documentaire qui lui est consacré. De nouvelles copies du film culte seront dans les salles américaines le 18 février, a indiqué Arrow Productions, basée à Las Vegas (Nevada, ouest), propriétaire du copyright. Tourné en six jours par un ancien coiffeur new-yorkais, Gerard Damiano, "Gorge profonde" (Deep Throat) a coûté 25.000 dollars mais en 33 ans d'exploitation, il a généré environ 600 millions de dollars dans le monde, ce qui en fait le film le plus rentable de tous les temps. A sa sortie, le film a été qualifié d'obscène par l'Etat de New York et a été interdit dans 22 Etats mais l'opprobre a eu pour effet d'attiser la curiosité, et l'impact sur la société américaine sera phénoménal. Prévu pour circuler sous le manteau, le film est soudainement devenu un "must" qu'il fallait avoir vu, ce que ne manqueront de faire les célébrités et les lanceurs de nouvelles tendances, telle Jacqueline Onassis. Le New York Times annonce l'arrivée du "porno chic" et le titre du film sera utilisé par deux jeunes journalistes du Washington Post, Bob Woodward et Carl Bernstein, pour désigner leur source mystérieuse dans le scandale du Watergate qui va conduire à la démission du président Richard Nixon. Dix copies du film seront classées "X", tandis que cinq copies seront édulcorées pour être vues par des adolescents de moins de 17 ans accompagnés par un adulte. "+Gorge profonde+ pourra échapper à la censure grâce à sa valeur politique et littéraire", a assuré le propriétaire d'Arrow Productions, Raymond Pistol, dans une interview à l'AFP. Un documentaire sur le film, "Inside Deep Throat", qui vient d'être présenté au festival du cinéma Sundance, a servi de prétexte à la nouvelle programmation du film. "Les propriétaires de cinéma m'ont téléphoné pendant des années pour me réclamer une nouvelle copie du film et avec toute cette publicité autour du documentaire, nous avons pensé que le moment était venu", a expliqué M. Pistol. Les réalisateurs du documentaire insistent bien sur le fait que leur motivation n'a pas été dictée par un penchant pour la lubricité mais par leur fascination pour un film culte. "La révolution sexuelle était déjà en marche mais le +hard sexe+ n'était pas encore arrivé" et "personne ne se doutait que le +hard sexe+ se vendrait aussi bien", a dit le réalisateur Randy Barbato au journal Los Angeles Times. Accusé d'avoir été financé et distribué avec l'aide de la mafia, le film a été ensuite dénoncé par l'actrice Linda Lovelace, dont le vrai nom était Linda Boreman. Dans sa biographie "Ordeal" (l'épreuve), elle écrit que son manager et ancien mari, Chuck Traynor, l'avait forcée sous la menace d'un revolver à exécuter certaines scènes qui ont fait la célébrité du film. "A chaque fois que quelqu'un regarde le film, il me voit en train d'être violée", dit-elle dans un clip diffusé dans le documentaire. Linda Boreman a eu des problèmes médicaux et a dû subir une double mammectomie en 1986, en raison des injections de silicone pour lui faire des seins monstrueux, et une greffe du foie l'année suivante. Elle est morte dans un accident de voiture à Denver (Colorado, ouest) en 2002.