Procès Le détail des accusations contre Michael Jackson révélé pour la première fois Le procès de Michael Jackson pour abus sexuel sur mineur a véritablement débuté lundi avec la lecture pour la première fois par le juge des accusations et l'exposé attendu de la stratégie de chaque partie, promettant des démentis et contre-accusations féroces.Le chanteur est arrivé lundi au tribunal Santa Maria en Californie, sous la pluie, accompagné de sa mère, Katherine, et de son frère, Jermaine. En costume noir, portant un brassard rouge, il a fait un bref signe de la main à des fans avant de s'engouffrer dans le bâtiment. Le juge Rodney Melville a dévoilé lundi pour la première fois, les détails des accusations. Il a lu les neuf pages de l'arrêt de renvoi qui justifie les dix chefs d'inculpation de Michael Jackson, accusé d'avoir sexuellement abusé d'un garçon de 13 ans dans sa propriété de Neverland (Californie) entre le 3 février et le 3 mars 2003. La star, âgée de 46 ans, est aussi soupçonnée d'avoir tenté de lui faire boire de l'alcool et d'avoir voulu séquestrer sa famille pour l'empêcher de parler.S'exprimant ensuite pour l'accusation, le procureur Tom Sneddon a déclaré que les identités de la victime présumée, aujourd'hui âgé de 15 ans, et de sa famille, devaient être dévoilées. Cette identité était jusqu'à présent gardée secrète et les médias avaient interdiction d'en faire état. M. Sneddon a par ailleurs affirmé que la diffusion, en février 2003, du documentaire télévisé britannique dans lequel le chanteur déclarait avoir dormi dans le même lit que des mineurs, avait "fait exploser l'univers de Michael Jackson".L'issue de l'affaire devrait largement reposer sur le témoignage de la victime et de son frère, et leur capacité à convaincre le jury de 12 personnes, choisies parmi des citoyens de la région. Le ministère public, qui a intérêt à frapper l'esprit des jurés dès le début, devait dresser le portrait d'un Jackson prédateur utilisant sa notoriété pour profiter d'un enfant.En face, la défense, évitant sans doute de trop mettre en cause la fiabilité de la victime présumée de crainte de heurter les jurés, devait en revanche questionner l'honnêteté de sa famille, présentée comme une experte de l'extorsion et des plaintes lucratives. Le juge chargé de l'affaire, Rodney Melville, a d'ailleurs donné la semaine dernière son accord pour que des éléments sur le passé de cette famille puissent être présentés au tribunal. Parmi ces informations, une plainte en dommages-intérêts déposée par la mère de la victime présumée contre un grand magasin.DÉSIR DE VENGEANCEAutre argument de la défense, le désir de vengeance, selon elle, du procureur, Tom Sneddon, qui n'avait pu mener jusqu'au procès en 1993 une autre affaire d'abus présumé sur un jeune garçon. Cette plainte contre Jackson avait alors été abandonnée par la famille en échange du versement de quelque 20 millions de dollars. L'accusation souhaiterait que cette affaire soit évoquée dans ce procès, et une décision du juge Melville est attendue à ce sujet.A l'appui de ses allégations, le procureur devrait aussi présenter des magazines érotiques trouvés chez Jackson, avec les empreintes digitales du chanteur et de sa victime présumée, et faire témoigner des hôtesses de l'air qui auraient vu la star lui verser du vin dans des canettes de cola.Les premiers témoins devraient commencer à défiler devant le tribunal dès mardi, à commencer par Martin Bashir, journaliste et auteur du documentaire Living with Michael Jackson par lequel le scandale est arrivé. Le film, diffusé à la télévision en février 2003, montre le chanteur tenant la main du garçon et expliquant qu'il partage souvent son lit avec des enfants.Ce procès, qui suscite une attention médiatique unique, devrait durer encore cinq mois. Près de 1 500 journalistes et membres des médias du monde entier ont été accrédités pour le couvrir. Sous le coup de 10 chefs d'accusation, qu'il nie en bloc, Jackson encourt quelque 20 ans de prison.
