Arrestation Le demi-frère de Saddam Hussein a été arrêté Les enlèvements et les attaques contre civils et militaires continuentBagdad de notre envoyé spécialDernier des trois demi-frères de Saddam Hussein encore en liberté, Sabaoui Ibrahim Al-Hassan Al-Tikriti, qui figurait en 36e position sur la liste des 55 personnalités de l'ancien régime baassiste les plus recherchées par les forces américaines, a été arrêté "par les forces de sécurité", a annoncé, dimanche 27 février, le gouvernement intérimaire irakien. Sans préciser ni la date ni le lieu de l'arrestation, le bureau du premier ministre sortant, Iyad Allaoui, s'est félicité de la capture de cet ancien "conseiller personnel" du raïs déchu, pour la tête duquel les Etats-Unis offraient une prime de 1 million de dollars.Al-Hassan, qui dirigea un temps les redoutés services de sécurité intérieure du pays, est accusé d'avoir fait tuer et torturer de nombreux opposants irakiens. Il était également suspecté de financer et d'organiser depuis la Syrie, où il avait trouvé refuge, certaines cellules nationalistes de la guérilla. Des rumeurs selon lesquelles le fugitif aurait en fait été livré à l'Irak par la Syrie elle-même n'avaient pu être confirmées, lundi matin, à Bagdad.Pour importante qu'elle soit - il reste une dizaine de personnes en fuite sur la liste des 55 recherchées par l'armée américaine -, nul n'imagine à Bagdad que cette arrestation puisse être de nature à mettre un terme à une guérilla tout à la fois "protéiforme et en mutation constante", comme le constatait récemment un général américain.De fait, les tueries, attentats, enlèvements et décapitations se sont poursuivies comme à l'accoutumée pendant tout le week-end. A Moussab, au sud de Bagdad, la police a découvert, dimanche, cinq cadavres criblés de balles, portant l'uniforme de l'armée, les mains menottées dans le dos.Le corps décapité d'une femme a également été retrouvé dans une rue de la capitale, avec un message épinglé intitulé "Espionne". Tandis que trois soldats américains étaient tués pendant le week-end dans différentes opérations, et que trois autres femmes perdaient la vie dans un bombardement de la guérilla au mortier près de Dhoulouiya, la police a annoncé qu'au moins onze personnes, dont quatre femmes, un policier et deux fonctionnaires, ont été enlevées en divers endroits du pays depuis vendredi soir.A Hammam Alil, 380 km au nord de Bagdad, près de Mossoul, un attentat à la bombe à l'intérieur du commissariat de police de la cité a tué huit personnes, dont plusieurs policiers, et l'armée irakienne a annoncé avoir découvert dans une ferme près de Latifiyeh, à 30 km au sud de Bagdad, les corps décapités de quatre hommes appartenant à l'organisation Badr, ancien bras armé du principal parti chiite, le Conseil suprême de la révolution islamique (CSRII).CAPTURE "IMMINENTE"Certains de ces attentats ont été revendiqués par le groupe Al-Qaida en Irak, dirigé par l'homme le plus recherché d'Irak, le Jordanien Abou Moussab Al-Zarkaoui, pour la capture duquel, "mort ou vif", les Etats-Unis offrent une prime de 25 millions de dollars. Après avoir annoncé l'arrestation d'au moins deux des "lieutenants" de l'intéressé - ce que son groupe a formellement démenti, dimanche, sur un site Internet -, le gouvernement a laissé entendre que la capture du "terroriste en chef" était "imminente".C'est dans ce contexte sanglant que le grand ayatollah Ali Al-Sistani, le chef spirituel de la majorité chiite, recevait dimanche une délégation d'élus et leur a conseillé de rester unis et surtout, selon l'un d'entre eux, le cheikh Houmam Hammoudi, d'"être les premiers à défendre les droits des sunnites qui, compte tenu des circonstances exceptionnelles dans lesquelles ils se trouvent", seront sous-représentés dans la nouvelle Assemblée.Patrice Claude32 morts dans un attentat à HillaTrente-deux personnes ont été tuées et 45 autres blessées dans un attentat à la voiture piégée, lundi 28 février au matin, à Hilla, chef-lieu de la province de Babylone, à 100 km au sud de Bagdad, a annoncé la police. "Une voiture piégée a explosé au milieu d'une foule de fonctionnaires rassemblés pour des examens médicaux dans un centre de soins proche du siège de la municipalité", a indiqué un lieutenant de police. L'explosion a eu lieu, selon lui, à 9 h 30 (6 h 30 TU). La voiture piégée était garée près du centre de soins, dans un quartier animé. Les fonctionnaires, dont certains ont été licenciés après la chute du régime baassiste en avril 2003, étaient rassemblés pour une visite médicale avant leur réintégration dans les services administratifs de la province. - (AFP.)
