Annonce Le déficit de la "Sécu" en 2005 proche du record de 2004 Le déficit du régime général (salariés) de la Sécurité sociale devrait "rester très élevé en 2005", à 11,6 milliards d'euros, contre 11,9 milliards d'euros en 2004, selon les nouvelles prévisions de la Commission des comptes de la sécurité sociale (CCSS) publiées mardi. Avec une prévision établie à 11,6 milliards d'euros, "le déficit du régime général resterait très élevé en 2005", écrit la CCSS, dans la synthèse de son rapport, examiné à huis clos, mardi matin, par les quelque 80 membres qui composent la Commission. Ce résultat est très proche du déficit 2004 (11,9 milliards d'euros), lequel avait déjà été qualifié de "plus fort déficit historique" par la CCSS en avril. C'est un déficit bien plus important que ce qui avait été prévu en septembre 2004 lors de la première prévision de la CCSS pour l'année 2005. A cette époque, elle avait tablé sur un déficit du régime général de 10 milliards d'euros. Côté recettes, la masse salariale, bien qu'en progression par rapport à 2004, devrait augmenter de 3,4 % en 2005, soit moins que ce que les experts avaient prévu en septembre (+ 4 %), en raison d'un "contexte macroéconomique peu porteur". Etant donné qu'environ 70 % des recettes du régime général sont assises sur les salaires du secteur privé, un fort taux de chômage engendre de façon mécanique de moindres cotisations, donc de moindres rentrées dans les caisses de la "Sécu". Cela se traduit par la hausse du déficit d'un milliard d'euros. Côté dépenses, deux branches enregistrent une hausse plus forte que prévu (soit 200 millions d'euros supplémentaires). LA BRANCHE VIEILLESSE PLONGE DANS LE ROUGE La famille, dont le déficit avait été estimé à 300 millions d'euros en septembre 2004, accuse un trou de 1,1 milliard d'euros, contre – 0,4 milliard en 2004. Elle doit notamment faire face à la montée en charge de "prestations pour la petite enfance" (la PAJE) et à une croissance "soutenue" des allocations-logement et des prestations handicap. La branche vieillesse devrait, de son côté, plonger dans le rouge en 2005, avec un déficit situé non pas à 1,4 milliard d'euros comme prévu en septembre, mais à 1,7 milliard d'euros, contre un solde positif de 300 millions d'euros en 2004. Une situation imputable à la "forte croissance des prestations" liée à la mise en place du dispositif du droit au départ à la retraite anticipée, dans le cadre de la loi Fillon de 2003 sur les retraites. La branche accidents du travail, dont le solde négatif était estimé à – 0,7 milliard d'euros en septembre, devrait atteindre – 0,5 milliard d'euros (contre – 0,2 milliard en 2004). Seule la branche maladie "devrait connaître un redressement sensible en 2005", avec un déficit de 8,3 milliards d'euros (contre 8 prévus en septembre 2004 et 11,6 milliards constatés en 2004). Ce redressement est dû "au ralentissement de ses dépenses" – très net dans le secteur des soins de ville (médecine libérale) – et, pour l'essentiel, à "un accroissement de ses recettes". Ces dernières proviennent des plus de 4 milliards d'euros de prélèvements supplémentaires (hausse de la CSG, contribution des entreprises dite C3S, hausse des droits tabac) entrés en vigueur au 1er janvier avec la mise en place de la réforme de l'assurance-maladie. Au total, le "redressement du solde de l'assurance-maladie" est pratiquement annihilé par la "détérioration, presque équivalente, de l'ensemble des autres branches", analyse la CCSS.