Catastrophe Le cyclone Frances provoque d'importants dégâts en Floride et deux morts WEST PALM BEACH (AFP) - Le cyclone Frances, accompagné de vents violents et de pluies torrentielles, est passé dimanche sur la Floride, provoquant d'importants dégâts et privant d'électricité plus de deux millions de personnes. Le cyclone, désormais rétrogradé au rang de tempête tropicale, a tué deux personnes dans la ville de Gainesville, centre-nord de la Floride, à 386 km au nord-ouest de Stuart, ont indiqué lundi les services de secours. Les décès se sont produits dimanche. Un homme a été tué après avoir perdu le contrôle de sa voiture et heurté un arbre. Un peu plus tard, une femme est morte quand un chêne est tombé sur sa caravane. Les habitants de Floride, à peine remis de leurs émotions du cyclone Charley passé en août, voyaient progresser avec inquiétude un autre cyclone actuellement à 1.350 km à l'est sud-est des Barbades qui sont en état d'alerte. Le cyclone Ivan, accompagné de vents de 205 km/h, pourrait arriver en Floride à la fin de la semaine. Frances pourrait pour sa part reprendre des forces en atteignant le golfe du Mexique, selon le Centre national des ouragans, basé à Miami. Dimanche, les habitants de la côte est de la Floride ont commencé à sortir prudemment de leurs abris pour faire un premier bilan. Dans de nombreuses agglomérations, de West Palm Beach à Melbourne, les lignes électriques ont été arrachées et gisent dans des rues inondées. La compagnie électrique de Floride fait état d'environ 1,8 million de foyers sans électricité, pour une durée de deux jours à une semaine. Les autorités veulent réparer toutes les lignes tombées à terre avant de rétablir le courant pour éviter tout accident. Les responsables de l'Etat, le gouverneur Jeb Bush en tête, ont appelé leurs concitoyens à la plus grande prudence en rappelant que de tels ouragans étaient souvent plus meurtriers après que pendant leur passage, en raison notamment de risques d'électrocution. "Même après le passage de l'ouragan, nos rues restent dangereuses. De grâce, soyez patients et rappelez-vous que vous et vos familles êtes plus importants que vos biens", a lancé Jeb Bush lors d'une conférence de presse à Tallahassee, capitale de Floride. Devant les risques provoqués par l'ouragan dont les effets se font sentir sur une zone représentant près d'une fois et demi la France, les autorités avaient donné l'ordre à 2,5 millions de résidents vivant sur la côte est d'évacuer leurs foyers. La consigne avait été largement suivie, le souvenir de l'ouragan Charley qui a tué 27 personnes il y a trois semaines et dévasté la ville de Punta Gorda sur la côte ouest de la Floride étant encore présent dans toutes les mémoires. L'ouragan pourrait se renforcer au-dessus du Golfe du Mexique et frapper le nord ouest de la péninsule, selon le chef des services météorologiques de Floride, Ben Nelson. Le front du cyclone Frances a touché la côte à 01H00 (05H00 GMT) avec des vents de 165 km/h. A West Palm Beach, la tempête a arraché des arbres par centaines. Les palmiers qui ont resisté sont pliés à l'extrême, ressemblant à des roseaux géants. Jeb Bush a inspecté le comté de Palm Beach dimanche. Son frère, le président George W. Bush, avait dès samedi déclaré cinq des comtés les plus touchés (Brevard, Indian River, Martin, Palm Beach et St-Lucie) zones sinistrées, les rendant éligibles à une aide fédérale immédiate. Un strict couvre-feu a été décrété jusqu'à nouvel ordre dans tous ces comtés, pour la sécurité des habitants et pour éviter les pillages. Selon la police de Palm Beach, trois pillards présumés ont été arrêtés. Les aéroports du sud-est de la Floride dont celui du Miami ont rouvert, mais le trafic aérien restait faible, la plupart des compagnies ne prévoyant pas la reprise de leurs vols avant le milieu de l'après-midi.