Démission Le commissaire européen roumain démissionne Le très controversé sénateur libéral Varujan Vosganian a jeté l'éponge, sous la pression des médias de son pays mais aussi de la Commission et du Parlement européen peu convaincue par cette candidature • La Roumanie a réussi à louper son entrée dans l'Union européenne. Il fallai le faire ! Au lieu de choisir un candidat consensuel pour le poste d commissaire européen qui lui revient, le gouvernement roumain a désigné l très controversé sénateur libéral Varujan Vosganian. Or, celui-ci vient samedi en fin d'après-midi, de jeter l'éponge, sous la pression des média de son pays mais aussi de la Commission et du Parlement européen pe convaincue par cette candidature. Elu en 2004 sénateur du Parti national libéral, la formation du Premier ministre Calin Tariceanu, Varujan Vosganian, 48 ans, est un personnage complexe : issu de la minorité arménienne (qu'il a représenté au Parlement entre 1990 et 1996), c'est un économiste connu, auteur de plusieurs ouvrages y compris de poésie et de fiction. Il est, à ce titre, vice-président de l'Union des écrivains. Mais à peine désigné par son gouvernement, il a été accusé par un quotidien de son pays, Evenimentul Zilei, d'avoir fait partie d'un mouvement d'extrême droite (le groupe Rost) mais aussi d'avoir été un informateur de la Securitade, la sinistre police politique de Ceaucescu. Il a aussi été rappelé qu'il a été en cheville avec un homme d'affaire controversé, Sorin Ovidiu Vantu, qui aurait financé le petit parti de droite qu'il dirigeait à la fin des années 90. Même si ses liens avec la Securitade ont été démentis tout comme ses supposées idées d'extrême droite (c'est, semble-t-il, surtout un « libéral » pur et dur, favorable par exemple à la « flat tax »), son audition de confirmation devant le Parlement européen s'annonçait agitée. En fait, son sort s'est davantage joué à Bruxelles qu'à Bucarest. D'abord, Barroso n'a pas du tout apprécié le personnage : « le contact entre les deux hommes s'est mal passé », reconnaît-on dans l'entourage du président de la Commission. Ensuite, le groupe du PPE-DE (conservateur) a fait savoir à Barroso qu'il voulait un commissaire roumain issu de ses rangs : les conservateurs estiment en effet qu'il y a trop de libéraux au sein de la Commission (de sept sur vingt-cinq, on serait passé à neuf sur vingt-sept), même si la désignation d'un commissaire relève encore des seuls gouvernements. Barroso a donc fait pression sur Bucarest pour qu'un autre commissaire soit désigné. Il reste à trouver un nouveau candidat qui hériterait d'un autre mini-portefeuille, celui de la culture pour l'instant détenu par le Slovaque Jan Figel (qui le cumule avec l'éducation et la formation). On parle soit du ministre des affaires étrangères, Razvan Ungureanu, soit de la ministre de la justice, Monica Macovei, ou du ministre de l'intégration, Anca Boagiu, tous des proches du Président de la République, Traian Basescu, qui est, lui, membre du Parti démocrate, un parti membre du PPE-DE…