Liberation Le chrétien afghan a été libéré de prison L'Afghan emprisonné et menacé de la peine de mort pour s'être converti au christianisme "a été libéré de prison hier", a annoncé , mardi 28 mars, le ministre de la justice afghan, Sarwar Danish. Le ministre a invoqué "plusieurs raisons" pour expliquer cette libération. "Le dossier comportait des failles techniques qui ont conduit le tribunal à interrompre le procès. D'autre part, sa fille et ses cousins ont déclaré qu'Abdul Rahman avait des problèmes mentaux", a-t-il expliqué. Peu avant, le procureur général adjoint de Kaboul avait annoncé qu'Abdul Rahman était "libre de quitter la prison". "Nous avons envoyé une lettre en ce sens au ministère de la justice", avait déclaré Mohammed Ishaq Aliko. Abdul Rahman s'était converti au christianisme il y a seize ans alors qu'il travaillait pour une ONG chrétienne au Pakistan. Il a ensuite passé neuf ans en Allemagne, avant de revenir en Afghanistan en 2005. UN ACTE PASSIBLE DE LA PEINE DE MORT SELON LA CHARIA Il a été arrêté il y a un mois, dénoncé selon la justice afghane par des proches pour avoir abjuré l'islam, un acte passible de la peine de mort selon la loi islamique (charia) en vigueur en Afghanistan. Son cas a provoqué une vague de protestation en Occident, notamment aux Etats-Unis, principal soutien financier et militaire de l'Afghanistan, qui ont sommé le président Hamid Karzaï de respecter la liberté de culte également inscrite dans la Constitution afghane. Face à ces pressions, plusieurs responsables gouvernementaux afghans avaient dit ces derniers jours qu'il allait être "bientôt libéré". Dimanche, la Cour suprême afghane avait décidé d'interrompre son procès et de renvoyer son dossier au procureur général en raison de doutes sur ses "capacités mentales". La mission de l'ONU à Kaboul avait annoncé lundi qu'Abdul Rahman avait demandé l'asile à l'étranger et avait espéré qu'un des pays intéressés allait l'accueillir pour "apporter une solution pacifique à son cas".