Nouveau/elle Le chef tribal Ghazi al-Yaouar a été choisi comme président de l'Irak par le Conseil de gouvernement et ce choix a été accepté par la coalition après la défection d'Adnane Pachachi. Le cheikh tribal Ghazi al-Yaouar a été désigné mardi premier président de l'Irak post-Saddam Hussein, après que son rival Adnane Pachachi, initialement nommé, eut décidé de jeter l'éponge. Après de multiples coups de théâtre illustrant les désaccords entre les membres de l'exécutif irakien et la coalition, le Conseil de gouvernement a finalement réussi à imposer son candidat, un sunnite de 46 ans. Ce dernier s'est vu confier la présidence de l'Irak, qui prendra effet après le transfert de souveraineté le 30 juin. Ghazi al-Yaouar est l'actuel président en exercice du Conseil de gouvernement irakien, et était en compétition avec un autre sunnite, Adnane Pachachi, 81 ans, soutenu par la coalition et l'ONU. Mardi matin, un responsable de la coalition a annoncé la nomination de M. Pachachi. Une demie-heure après, rebondissement : ce dernier a fait savoir, par la voix d'un de ses plus proches collaborateurs, qu'il rejetait le poste. Le "vrai candidat des Américains" Le président américain George W. Bush a salué cette nomination, représentant selon lui "un pas de plus vers la réalisation du rêve de millions d'Irakiens, qui est celui d'une Nation pleinement souveraine, avec un gouvernement représentatif qui protège leurs droits et répond à leurs besoins". Il a toutefois souligné que "de nombreux défis subsistent" en Irak. Le président américain a affirmé par ailleurs ne pas être intervenu dans la sélection du nouveau gouvernement. Pour sa part, l'émissaire de l'ONU Lakhdar Brahimi a exhorté le peuple irakien à "donner une chance et aider le nouveau gouvernement" à construire un Irak uni et démocratique, lors de la cérémonie d'investiture du nouveau cabinet à Bagdad. Cheikh Yaouar est originaire de Mossoul, dans le nord de l'Irak. Il est le neveu de cheikh Mohsen al-Yaouar, chef de la tribu des Chammar, qui compte trois millions d'âmes sunnites et chiites, des confins de la Syrie au nord à l'Arabie saoudite au sud en passant par l'Irak et le Koweït. Après des études d'ingénieur à l'université George Washington dans la capitale fédérale américaine, il s'est installé en Arabie où il a ouvert une entreprise de télécommunications prospère. Parfaitement anglophone, désireux de retenir dans chaque culture "ce qu'il y a de meilleur", le cheikh est un farouche partisan de l'intégrité de l'Irak, même s'il est favorable à une large autonomie pour les Kurdes. Il est resté 15 ans en exil et est rentré en Irak au printemps 2003. Nouveaux attentats suicides Au moins quatre gardes de l'Union patriotique du Kurdistan (l'UPK de Jalal Talabani) ont été tués mardi dans l'explosion d'une voiture piégée devant le siège de cette formation à Bagdad. Il s'agissait de la dernière d'une série d'au moins sept explosions qui se sont produites depuis l'annonce vers 11 heures (soit 9 heures, heure française) de la nomination de Ghazi al-Yaouar comme président de l'Irak. D'autre part, onze civils irakiens ont été tués et 26 autres blessés dans l'explosion d'une voiture piégée à l'entrée d'une base militaire américaine à Baiji, à 200 km au nord de Bagdad. Enfin, un soldat américain a été tué au combat dans l'ouest du pays.