Annonce Le chef rebelle Mahamat Nour promet une nouvelle offensive sur N'Djamenale chef rebelle tchadien Mahamat Nour Abdelkerim a affirmé mardi à l'AFP que le Front uni pour le changement (Fuc) lancerait prochainement une nouvelle offensive "sur plusieurs fronts" au Tchad, y compris contre N'Djamena, pour renverser le président Idriss Deby Itno."Nous allons attaquer sur plusieurs fronts", a déclaré le capitaine Mahamat Nour, par téléphone satellitaire dans un entretien accordé à l'AFP, le premier depuis l'attaque avortée de ses hommes le 13 avril contre N'Djamena.Prié de dire si cette offensive irait jusqu'à la capitale, le chef rebelle a répondu: "nous allons faire la même chose et plus encore".Il a estimé que la précédente attaque n'avait pas été "une défaite", et que les forces gouvernementales avaient "été soutenues par l'armée française"."La France ne peut plus soutenir Idriss par la force parce qu'il est fini. On sera obligés de reprendre l'offensive par la force, car il ne va pas négocier avec nous", a-t-il ajouté.Mahamat Nour n'a en revanche pas donné de détails sur les opérations annoncées par les rebelles du Fuc, en liaison avec ceux du Socle pour le changement, l'unité et la démocratie (Scud), pour perturber la tenue de l'élection présidentielle de mercredi, pour laquelle Idriss Deby est largement favori en l'absence de candidat de l'opposition."Il y aura une réunion de nos officiers ce soir, ils vont décider quoi faire. Mais de toute façon, connaissant Deby et son régime, même si les gens votent dans seulement deux bureaux, ils diront que l'élection est valide", a-t-il estimé.Il a cependant exclu toute violence à N'Djamena pendant le scrutin. "Mais il ne faut pas y rester trop longtemps", a-t-il mis en garde.Chef du Scud, Timan Erdimi avait lancé mardi un appel, au nom des deux groupes, afin que la population tchadienne déserte les bureaux de vote mercredi, annonçant des "actions militaires ponctuelles"."L'alliance avec Timan est solide", a assuré le capitaine Mahamat Nour, dont une première tentative d'accord avec le Scud avait échoué fin décembre."Je suis très optimiste. Ensemble on va renverser Deby", a-t-il insisté, balayant les risques de mésentente entre lui, un Tama de l'est du Tchad, et les chefs du Scud, membres comme le président de l'ethnie zaghawa.Le chef rebelle a également démenti recevoir le soutien du Soudan, comme l'affirment N'Djamena et de nombreux observateurs et chancelleries occidentales."Nous ne sommes pas soutenus par le Soudan", a-t-il dit. En revanche, "c'est vrai que nous sommes à cheval entre le Soudan et le Tchad et que nous avons des véhicules qui transitent par le territoire soudanais", a-t-il reconnu, évaluant les forces du Fuc à "neuf régiments d'un peu moins de 800 hommes chacun", c'est-à-dire près de 7.000 éléments.Prié de dire s'il entendait diriger un jour le pays, il a répondu: "Peut-être gérer la transition, mais gouverner le Tchad, non. Quand nous aurons renversé Deby, les gens vont s'asseoir et décider".
