Attentat Le chef du principal parti chiite en Irak échappe à un attentat Le chef du principal parti chiite irakien, tête de la liste favorite pour les élections prévues pour le 30 janvier, a échappé lundi matin à un attentat, alors qu'un ministre irakien a évoqué la possibilité d'un report du scrutin dans certaines régions du pays en raison de l'insécurité.Abdel Aziz Hakim, le chef du Conseil suprême de la révolution islamique en Irak (CSRII), a échappé à un attentat à la voiture piégée perpétré devant son bureau à Bagdad, a indiqué son fils Mohsen Hakim."Abdel Aziz Hakim et les autres membres de sa famille sont sains et saufs", a dit Mohsen Hakim dans un appel téléphonique au bureau de l'AFP à Téhéran.Un responsable du ministère de l'Intérieur irakien a confirmé qu'une voiture avait explosé devant le bureau de M. Hakim et fait "des victimes".Selon un premier bilan obtenu de source hospitalière, l'attentat a coûté la vie à une femme et a fait huit blessés. Mohsen Hakim a indiqué de son côté que quatre ou cinq gardes irakiens ont été tués par l'explosion.Abdel Aziz Hakim est le chef de la liste de la Coalition irakienne, liste d'union chiite favorite pour les élections législatives qui doivent avoir lieu le 30 janvier en Irak.Longtemps marginalisés et persécutés, les chiites, qui représentent plus de 60% de la population irakienne, comptent sur ces élections pour faire valoir leurs droits, après des décennies de domination sunnite sur l'Irak.Dans une interview publiée lundi par des médias chinois, le ministre des Affaires étrangères irakien, Hoshyar Zebari, déclare que ces élections pourraient être retardées dans certaines régions d'Irak en raison de l'insécurité."Les élections dans des régions dangereuses comme Mossoul (nord) et autour de Bagdad pourraient être retardées pour que nous puissions concentrer nos ressources en matière de sécurité à la destruction des capacités de l'opposition à viser et intimider les gens", déclare dans cet entretien M. Zebari, qui vient de terminer une visite de quatre jours en Chine.L'attentat contre M. Hakim vient grossir la longue liste des actes de violences quotidiens, et bien souvent meurtriers, perpétrés en Irak et dont rien ne laisse pour l'instant présager la fin.De son côté, le général John Abizaid, chef du Commandement central (Centcom) américain, a indiqué que la zone de Mossoul, mentionnée par M. Zebari, allait recevoir un renfort de soldats américains et irakiens d'ici à l'élection.Le 21 décembre, un attentat suicide contre une base américaine de cette ville, la troisième d'Irak par sa population, a fait 22 morts dont 14 militaires américains."Il est clair que Mossoul nécessitera un renfort de militaires pendant la période électorale", a déclaré le général Abizaid sur CNN, indiquant que l'armée allait "procéder à des ajustements supplémentaires pour" cette ville.Selon CNN, citant des responsables militaires, ce nombre supplémentaire de soldats à Mossoul pourrait être de 6.000 à 8.000.Le Pentagone a annoncé récemment une augmentation du nombre de soldats américains en Irak pour atteindre les 150.000 pendant la période pré-électorale.L'armée américaine a annoncé lundi matin qu'un de ses soldats avait été tué et un autre blessé la veille au soir dans une attaque à la bombe artisanale dimanche dans la ville de Samarra, à 125 km au nord de Bagdad.A propos des élections irakiennes, le New York Times a rapporté dimanche que le gouvernement américain discutait avec des dirigeants irakiens de la possibilité de garantir à des sunnites des postes de responsabilité au sein du prochain gouvernement irakien, quels que soient les résultats du scrutin.La Maison Blanche a refusé de commenter cette information, en soulignant que ce sont aux autorités irakiennes d'assurer le processus électoral.Citant un diplomate occidental anonyme, le New York Times indique que des Américains se sont entretenus avec un conseiller du grand ayatollah Ali Sistani, figure emblématique des chiites d'Irak, sur la possibilité d'ajouter à l'Assemblée constituante qui sera élue des sunnites ayant obtenu un grand nombre de voix, même s'ils ont perdu face à des candidats non sunnites.Selon ce diplomate, même certains politiciens chiites s'inquiètent du fait que les sunnites soient écartés du pouvoir, craignant que cela n'entraîne davantage de tensions.
