Mort du chef de guerre tchétchène Chamil Bassaïev

Mort Le chef de guerre tchétchène Chamil Bassaïev tué Le chef de guerre tchétchène Chamil Bassaïev a été tué dans la nuit du dimanche 9 au lundi 10 juillet dans le Caucase russe, a annoncé, lundi, Nikolaï Patrouchev, le directeur du FSB, les services secrets russes (ex-KGB), cité par les agences russes, lors d'une rencontre avec le président Vladimir Poutine. Nikolaï Patrouchev a précisé que Chamil Bassaïev, tenant de la ligne la plus dure de la rébellion séparatiste, a été tué avec plusieurs combattants alors qu'ils "préparaient un attentat en Ingouchie", république russe voisine de la Tchétchénie gagnée par la rébellion. Selon M. Patrouchev, à l'approche du sommet du G8, prévu du 15 au 17 juillet à Saint-Pétersbourg, ces attentats devaient "exercer une pression politique" sur la direction russe. Le corps de Bassaïev n'a pas été montré à la télévision, contrairement à ce qui avait été fait pour les leaders rebelles Aslan Maskhadov (tué en mars 2005) et Abdoul-Khalim Saïdoullaïev (juin 2006). La police ingouche a précisé que Bassaïev avait été identifié grâce à son visage resté intact malgré l'explosion qui a déchiqueté son corps. Il se trouvait dans une voiture accompagnant un camion qui a explosé. La télévision a montré les images des carcasses des véhicules déchiquetés. Le président russe, Vladimir Poutine, a qualifié, lundi, l'élimination du chef de guerre tchétchène de "châtiment mérité" pour celui qui avait organisé une série d'attentats ces dernières années en Russie et notamment revendiqué la prise d'otages dans l'école de Beslan en septembre 2004, qui avait abouti à la mort de 330 personnes, dont la moitié d'enfants. MOUVEMENT REBELLE QUASIMENT DÉCAPITÉ Héros de la guerre d'indépendance de la Tchétchénie voisine contre Moscou (décembre 1994-août 1996) où il s'est notamment battu en Abkhazie (Géorgie) aux côtés des séparatistes, il était à la tête des combattants qui ont reconquis la capitale tchétchène, Grozny, en 1996, forçant la Russie à signer des accords de paix. Une fois la guerre finie, Chamil Bassaïev s'est lancé dans la politique. Brièvement premier ministre du président indépendantiste Maskhadov de janvier à juillet 1998, il a ensuite pris la tête du Congrès des peuples de Tchétchénie et du Daghestan, pour "libérer et unifier" la région. La mort de Chamil Bassaïev, 41 ans, marque donc une importante victoire pour Moscou, qui a lancé en octobre 1999 une opération armée en Tchétchénie, qualifiée d'"antiterroriste". Et elle laisse le mouvement rebelle quasiment décapité. "Nous savons cependant que la menace terroriste est encore très grande", a tempéré M. Poutine, plaidant en faveur d'un renforcement de la lutte antiterroriste alors que des cellules rebelles ont essaimé dans tout le Caucase russe. Via le site Internet indépendantiste Kavkazcenter.com, la direction de la rébellion tchétchène a dit lundi "s'abstenir pour le moment de tout commentaire" après l'annonce de la mort de Chamil Bassaïev. De l'autre côté, le premier ministre tchétchène pro-russe Ramzan Kadyrov a déclaré, lui, que l'annonce de la mort du chef de guerre radical était "une grande joie pour toute la nation tchétchène et la Russie", tout en regrettant de ne pas l'avoir tué lui-même ; le père de M. Kadyrov, le président tchétchène pro-russe Akhmad Kadyrov, ayant péri le 9 mai 2004 dans un attentat à l'explosif à Grozny revendiqué par Bassaïev. "Je regrette de ne pas avoir participé personnellement à l'opération pour liquider ce bandit. Cet homme a fait beaucoup de mal non seulement à la nation tchétchène, mais à toute la Russie et à moi personnellement aussi", a conclu Ramzan Kadyrov.