Retour Le bœuf britannique de retour dans les assiettes françaises après dix ans d'absence Après dix ans d'embargo pour cause de vache folle, le bœuf britannique fait son retour, mercredi 10 mai, dans les assiettes des Français. Le bétail vivant né à partir du 1er août 1996 peut être exporté, de même que la viande issue d'animaux abattus à partir du 15 juin 2005, hormis les morceaux détaillés avec des parties d'os, pour lesquels des restrictions demeurent. Une première livraison était attendue au petit matin au marché de Rungis. La France a définitivement levé la semaine dernière, par voie de décret, l'embargo qui remonte à mars 1996, traduisant une décision prise le 8 mars par l'Union européenne de mettre un terme à ce dispositif sanitaire. Les exportations de bœuf avaient été suspendues après que Londres avait reconnu, le 20 mars 1996, un lien possible entre l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB, ou maladie de la vache folle) et une nouvelle variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (nvMCJ), une maladie humaine mortelle. La France était alors le premier pays importateur de bœuf britannique. "C'est le plus beau jour pour l'agriculture britannique depuis des années", s'est réjoui Anthony Gibson, le porte-parole du syndicat paysan NFU : "C'est la fin de dix ans de traversée du désert pour le secteur bovin britannique." En 1996, année du pic de la maladie, il y avait 160 000 cas confirmés de maladie de vache folle. On estime qu'environ 150 personnes ont contracté la maladie de Creutzfeldt-Jakob, qui est la forme humaine de l'ESB, après avoir mangé de la viande contaminée. Avant l'embargo, Londres exportait vers la France 80 000 tonnes de viande bovine par an, selon le bureau français de l'Office des viandes et du bétail de Grande-Bretagne. "On ignore pour l'instant combien on en exportera. Cela fait dix ans que l'on n'a pas exporté", a dit à Reuters Rémi Fourrier, directeur de l'Office. Selon lui, des études de marché ont montré qu'une majorité de consommateurs sont prêts à manger du bœuf britannique. "Il va falloir reconquérir le marché français", a toutefois souligné le responsable, selon lequel la pénurie européenne de viande bovine, qui s'élève à 400 000 tonnes, joue en faveur du bœuf d'outre-Manche. "L'environnement de 1996 n'est pas celui de 2006", a-t-il fait observer, faisant valoir une demande en hausse face à une production en recul.