Statistique Le brut dépasse les 50 dollars Les inquiétudes récurrentes sur l'approvisionnement du pétrole ont encore fait grimper le prix du baril en Asie. Ce matin, il a atteint le niveau record de 50,18 dollars. Plus rien ne semble enrayer l'inflation du baril. Hier, les cours du brut ont battu de nouveaux records, juste sous la barre des 50 dollars à New York et au-dessus de 46 dollars à Londres. Si fatidique soit le cap des 50 dollars, de nombreux analystes anticipent déjà un franchissement de ce seuil, dans une fourchette allant de 51 à 53 dollars. Le prolongement de la spirale haussière du baril, annoncée depuis plusieurs semaines par la quasi-totalité des observateurs, se vérifie donc. Quant aux assertions rassurantes selon lesquelles le marché serait convenablement approvisionné, elles sont régulièrement refroidies par les informations statistiques sur l'état des stocks américains. Ceux-ci sont tombés à leur plus bas niveau depuis début février en raison des perturbations provoquées par le cyclone Ivan. En réalité, parmi tous les critères qui concourent depuis plusieurs mois à doper les cours du brut, plus aucun aujourd'hui ne semble dans une phase de répit. Cela se vérifie au premier chef au Moyen-Orient, où chaque jour qui passe allume de nouvelles tensions. Non seulement les affrontements perdurent, mais les menaces contre les infrastructures de production et de transport d'hydrocarbures sont permanentes. Dans une autre région du monde, les regains de tensions ethniques au Nigeria inquiètent les opérateurs. Au printemps déjà, la situation à Lagos avait fortement pesé sur les cours. Il est vrai que les Etats-Unis comptent beaucoup sur ce pays pour diversifier leurs sources d'approvisionnement, le Nigeria étant devenu leur cinquième fournisseur après le Canada, l'Arabie saoudite, le Venezuela et le Mexique. Autant dire que le marché accepte de moins en moins de voir ce pays régulièrement le théâtre de violences politico-ethniques qui ralentissent la production. En Russie, l'incertitude continue de planer autour de la compagnie Youkos, le premier producteur du pays qui livre actuellement 7% de la consommation chinoise, elle-même en croissance exponentielle. Même si le groupe semble promis à un dépeçage en bonne et due forme – il est en état de faillite virtuelle après les amendes fiscales infligées par le gouvernement –, aucun scénario définitif n'a encore été arrêté. Hier, Ivan Materov, le vice-ministre russe de l'Energie, s'est contenté de souligner que les actifs devaient être vendus à la valeur à laquelle ils sont estimés, «mais cela ne doit pas être moins de 15 milliards de dollars», a-t-il déclaré. Actuellement, l'établissement bancaire Dresdner Kleinwort Wasserstein est chargé de la valorisation de Iouganskneftegaz, la principale filiale de Youkos, qui doit être cédée pour faire face à la dette fiscale de la compagnie. L'estimation est attendue avant la fin du mois. En attendant, on ne sait toujours pas si des compagnies étrangères pourront se porter candidates au rachat des filiales de Youkos. Cette décision est du strict ressort du Kremlin.
