Condamnation Le bras droit de Karadzic condamné à vingt-sept ans de prison pour crimes contre l'humanitéLe Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie a condamné mercredi Momcilo Krajisnik, un ancien haut responsable politique des Serbes de Bosnie, à vingt-sept ans de prison, mais l'a acquitté de l'accusation de génocide. "Vous n'êtes pas coupable de génocide et de complicité de génocide, et acquitté pour ces chefs d'accusations, ainsi que pour l'accusation de crimes de guerre", a déclaré le juge Alphons Orie. Momcilo Krajisnik est coupable de persécutions, extermination, meurtre, déportation et transfert forcé, des crimes contre l'humanité, selon la chambre. "Pour votre rôle dans ces crimes, vous êtes condamné à vingt-sept ans de prison", a poursuivi M. Orie. "Le rôle de M. Krajisnik dans la commission de ces crimes était crucial. Ses positions dans le leadership des Serbes bosniaques lui ont donné l'autorité nécessaire pour faciliter à l'armée, la police et les groupes paramilitaires la mise en œuvre de l'objectif d'une entreprise criminelle commune", a expliqué le juge.Tout au long du procès, l'accusation avait insisté sur l'entreprise criminelle commune existant entre M. Krajisnik, le leader politique des Serbes de Bosnie actuellement en fuite Radovan Karadzic, l'ancien président yougoslave Slobodan Milosevic, décédé dans la prison du TPI, et le chef militaire des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic, également en fuite, qui visait la "purification ethnique" de la Bosnie-Herzégovine de 1991 jusqu'en 1995."DÉPLACEMENT À GRANDE ÉCHELLE"Durant le procès, qui a duré deux ans et sept mois, 124 témoins avaient raconté les attaques de leurs villages, détaillant les meurtres, les mauvais traitements et tortures, les déplacements forcés, les violences sexuelles et physiques commises en détention contre des Musulmans et des Croates de Bosnie dans 35 villes et villages."M. Krajisnik voulait le déplacement à grande échelle des populations musulmanes et croates hors des territoires serbes-bosniaques, et acceptait le prix élevé de souffrances, morts et destructions nécessaires pour atteindre la domination serbe et un Etat viable", a estimé la chambre dans son jugement.Momcilo Krajisnik, 61 ans, est resté de marbre pendant l'énoncé de la sentence, se penchant seulement pour prendre quelques notes dès que les juges ont quitté la salle. Le porte-parole du bureau du procureur, Anton Nikiforov, a indiqué que l'accusation "étudiait le verdict" avant de décider si elle ferait appel. Elle avait requis la prison à vie contre M. Krajisnik, l'un des plus hauts responsables à avoir été condamnés par le TPI. Son avocat avait demandé son acquittement.
