Prix Le 68e prix Albert-Londres récompense des articles sur l'Iran, l'Irak et la condition des filles en Asie Le 68e prix Albert-Londres de la presse écrite a été remis, vendredi 19 mai, à la journaliste indépendante Delphine Minoui pour une série d'articles sur l'Irak et l'Iran publiés dans Le Figaro. Ce prix récompense depuis 1933 les meilleurs journalistes de la presse écrite et depuis 1985 les meilleurs reporters de télévision. Née en 1974 à Paris, Delphine Minoui est depuis 1999 correspondante à Téhéran pour la presse écrite, la radio et la télévision. Elle collabore avec Le Figaro depuis 2002, et c'est pour une série d'articles sur l'Irak et l'Iran publiés par ce quotidien entre septembre 2005 et avril 2006 qu'elle a été primée. Pigiste notamment pour France-Info, France-Inter et France-Culture, elle a également réalisé plusieurs documentaires et dirigé l'ouvrage Jeunesse d'Iran : les voix du changement (éditions Autrement). Le prix Albert-Londres de la presse audiovisuelle a été attribué à Manon Loizeau (CAPA) et Alexis Marant pour le film La Malédiction de naître fille, diffusé sur Arte. Née en 1969 à Londres, Manon Loizeau, franco-britannique, travaille depuis 1996 à CAPA. Pour cette agence, elle a réalisé plusieurs reportages remarqués, notamment Grozny, chronique d'une disparition, qui avait obtenu le prix Reporters sans frontières en 2004, et Naître à Grozny, qui lui avait valu la même année le Prix spécial du jury au Festival du scoop d'Angers. AMAUROUX PASSE LA MAIN Son film de 52 minutes est consacré à "la malédiction de naître fille" en Inde, au Pakistan et en Chine, où l'on continue de tuer à la naissance les filles considérées comme un fardeau pour la famille. Alexis Marant, né en 1968, est réalisateur et auteur. Depuis 1996, il a réalisé une série de reportages sur des sujets divers produits par CAPA. En proclamant les résultats dans les salons de l'hôtel de ville de Marseille, le président du jury, Henri Amouroux, a annoncé qu'après vingt et un ans à la tête du Prix, il passait la main. Josette Alia (Le Nouvel Observateur) lui succède. M. Amouroux a, au passage, regretté que le grand reportage soit "aujourd'hui en péril puisqu'il n'y a plus d''ailleurs' possible et que la télévision tend à repousser vers des heures de moindre écoute ce qui passionnait hier son public".