Annonce L'Azerbaïdjan rêve de Révolution orange L'opposition azerbaïdjanaise a réuni dimanche à Bakou une vingtaine de milliers de manifestants, soit plus que mercredi, pour demander de nouvelles élections législatives. Celles du 6 novembre, qu'elle juge frauduleuses, ont également été critiquées par l'Occident. Une vingtaine de milliers de manifestants se sont trassemblés dimanche à Bakou pour réclamer de nouvelles élections. "Le pouvoir a perdu l'occasion de procéder à des élections démocratiques. Et à présent, pour parvenir à la démocratie, nous allons demander la démission du régime", a lancé le principal dirigeant de la coalition d'opposition Azadliq, Ali Kerimli. "Nous comprenons l'importance historique du moment et nous ne mettrons pas fin à nos actions", a-t-il ajouté, avant d'annoncer des mouvements de protestation la semaine prochaine "dans toutes les régions". "La seule voie pour sortir de la crise politique, c'est l'organisation de nouvelles élections. Nous continuerons notre lutte dans le cadre de la loi, et elle ne s'achèvera qu'avec notre victoire", a affirmé de son côté Isa Gambar, chef du parti Mussavat, la formation la plus importante d'Azadliq.Selon les journalistes sur place, la foule était plus résolue et plus importante dimanche que mercredi dernier, lorsque la première manifestation de l'opposition après le scrutin avait réuni jusqu'à quinze mille protestataires. Les sympathisants de l'opposition agitaient des drapeaux orange et criaient "des tentes, des tentes", une référence à la "Révolution orange" qui avait triomphé l'année dernière en Ukraine en installant un village de toile dans le centre de Kiev. Le rassemblement s'est déroulé sur la place de la Victoire, dans un quartier excentré, où l'opposition avait été autorisée à organiser un meeting de deux heures, un horaire qu'elle a respecté. Les manifestants se sont dispersés en scandant toujours "liberté" et "démission", à l'adresse du gouvernement du président Ilham Aliev. Environ huit cents policiers anti-émeutes, équipés de boucliers et de matraques, montaient la garde autour de la place.L'Occident préoccupé par la stabilité du paysDans une résolution, les manifestants ont réaffirmé plusieurs exigences face au pouvoir, dont celles de poursuivre au pénal les responsables des fraudes électorales et de mettre fin aux pressions sur les participants aux actions de protestation. Les femmes étaient beaucoup plus nombreuses parmi les manifestants dimanche que mercredi dernier. Et certaines n'hésitaient pas à crier leur colère contre le pouvoir.Après le vote du 6 novembre, remporté officiellement par le parti Yeni Azerbaïdjan (Nouvel Azerbaïdjan) du président Aliev avec 63 sièges contre 10 pour les forces d'opposition, celles-ci ont créé une alliance baptisée Front démocratique pour exiger un nouveau scrutin. L'Azerbaïdjan, riche en pétrole, est affecté par la pauvreté et la corruption. Mais les pays occidentaux ne cachent pas leur souci de stabilité dans ce pays stratégique situé entre l'Iran et la Russie et où les grandes compagnies pétrolières sont en train d'investir des milliards de dollars. Le président Aliev a jugé samedi "égales à zéro" les chances que puisse se produire dans son pays une révolution populaire comme celles qui ont renversé récemment en ex-URSS les régimes géorgien, ukrainien et kirghiz.
