Élection L'"ayatollah" Sambi élu président des ComoresUn régime islamique aux Comores ? "Pour le moment, ce n'est pas ce que le peuple demande", mais c'est un "bon régime", estime Ahmed Abdallah Sambi, le chef d'entreprise et guide religieux de 48 ans qui, mardi 16 mai, a été déclaré élu président des Comores par 58,27 % des voix. Surnommé "ayatollah" parce qu'il a suivi des études de théologie en Iran, M. Sambi, qui s'exprimait sur les ondes de Radio France internationale (RFI), s'est présenté comme "un théologien, un pratiquant", et a affirmé qu'il n'avait "pas du tout" l'intention d'imposer le port du voile islamique.Le chef de l'Etat a été élu pour quatre ans, en vertu de la Constitution de 2001, qui a instauré une présidence tournante entre les trois îles de l'archipel (Grande Comore, Anjouan et Mohéli) anciennement français. La formule est destinée à assurer la stabilité des Comores, marquées par une vingtaine de coups d'Etat ou tentatives depuis l'indépendance en 1975.M. Sambi a promis de ne pas modifier la Constitution pour se maintenir au pouvoir. L'Union africaine, qui avait déployé 800 militaires pour surveiller le scrutin, l'a jugé "sans magouille et sans fraude". Le président a promis de lutter "contre la misère" et d'"instaurer la justice", notamment par une politique de construction de logements en dur.Il sera aussi confronté à la réalité d'une émigration massive vers Mayotte, île de l'archipel demeurée sous souveraineté française. La solution consiste, selon lui, à "réveiller les Comoriens" afin que les autres îles soient "plus développées que Mayotte".
