Annonce Laure Adler contrainte de quitter Le Seuil Laure Adler est sur le point d'être licenciée du Seuil. A la direction de la maison d'édition, on confirme qu'une procédure de séparation est bien engagée à son encontre. La rumeur du départ de la responsable du pôle de littérature générale du Seuil s'était considérablement amplifiée ces dernières semaines. Et, de fait, plus que le départ de Laure Adler, c'est la date à laquelle celui-ci devait intervenir qui faisait l'objet de spéculations. Les événements se sont donc précipités en fin de semaine dernière. Un désaccord entre Laure Adler et Denis Jeambar, le nouveau PDG du Seuil qui a pris ses fonctions le 2 octobre après avoir dirigé la rédaction de L'Express, est intervenu, jeudi, au sujet de la réorganisation interne de la maison. Un premier incident avait eu lieu quelques semaines auparavant. Laure Adler qui ne croyait pas au fonctionnement du Seuil structuré en quatre pôles (littérature, sciences humaines, poches, images) avait alors remis sa démission à Denis Jeambar qui l'avait refusée. Le départ forcé de Laure Adler constitue un nouvel épisode dans l'histoire agitée que connaît Le Seuil depuis son rachat par Hervé de La Martinière en 2004. Laure Adler avait été recrutée par ce dernier pour diriger la littérature générale. Elle avait pour partie succédé à Olivier Cohen, qui occupait les fonctions de directeur éditorial du Seuil. Ce dernier dirige actuellement L'Olivier, une filiale du Seuil qu'il avait lui-même fondée en 1991. Courant août, Hervé de la Martinière avait décidé de quitter la présidence du Seuil et de nommer à sa place Denis Jeambar, qui était alors directeur de la rédaction de L'Express. Arrivé début octobre, ce dernier s'était donné trois mois avant de prendre des décisions. Entre Laure Adler et Le Seuil, la greffe n'a pas eu le temps de prendre. "Le Seuil est une maison difficile", reconnaît-on en interne. En juin, le départ comme éditeur d'Hervé Hamon, après 23 ans de maison, avait sonné comme la fin de l'état de grâce pour l'ancienne patronne de France Culture. En dépit de l'obtention, cette année, du Prix Renaudot (Alain Mabankou pour Mémoires de porc-épic), Laure Adler était critiquée par une partie des éditeurs de la maison qui lui reprochaient une activité "brouillonne et désordonnée". Lundi 11 décembre au matin, dans l'attente de sa lettre de licenciement, Laure Adler se refusait à tout commentaire. Ancienne conseillère de François Mitterrand à l'Elysée, Laure Adler soutient la candidature de Ségolène Royal. Elle est proche de Sophie Bouchet-Petersen, conseillère de la candidate socialiste à l'élection présidentielle.